Du frais matin la brillante lumière,L'ardent midi, l'adieu touchant du jour,La nuit qui vient plus douce à ma paupièrePâle et sans bruit rêver avec l'amour,Le temps jaloux qui trompe et qui ...
Parle-moi, de ta voix pareille à l'eau courante,Lorsque s'est ralenti le souffle des aveux.Dis-moi des mots railleurs et cruels si tu veux,Mais berce-moi de la mélopée enivrante. De ce timbre ...
Contemple les couleurs des ténèbres... Tes yeuxSauront, mieux que les miens, interpréter les cieux. J'ai vu le violet des nuits graves et douces,Le vert des nuits de paix, la flamme des nuits ...
Dans les miroirs j'ai vu des reflets de visages,Un vent mystérieux a gonflé les rideaux,Le soir frémit encor de tragiques passages,L'horreur de l'Invisible a pénétré mes os. La mémoire de l'ombre ...
Ma Fée et ma Princesse aux paupières divinesHabite les ruines. Elle aime les lointains, les crépuscules grisEt les chauves-souris. Elle va, toujours lente et toujours solitaire,Se voilant de ...
La Haine nous unit, plus forte que l’Amour.Nous haïssons le rire et le rythme du jour,Le regard du printemps au néfaste retour. Nous haïssons la face agressive des mâles.Nos cœurs ont recueilli ...
Ma douce, nous étions comme deux exilées,Et nous portions en nous nos âmes désolées. L’air de l’aurore était plus lancinant qu’un mal…Nul ne savait parler le langage natal… Alors que nous errions ...
Le couchant répandra la neige des opales,Et l’air sera chargé d’odeurs orientales. Les caïques furtifs jetteront leur éclairDe poissons argentins qui traversent la mer. Ce sera le hasard qu’on ...
Seule, je sais la mort de Madonna la Lune,De la Lune aux cheveux si blonds et si légers,Aux yeux furtifs et dont les voiles ouvragésGlissaient avec un si doux frisson dans la brume… Hier soir, ...
Les êtres de la nuit et les êtres du jourOnt longtemps partagé mon âme, tour à tour.Les êtres de la nuit m’ont fait craindre le jour. Car les êtres du jour sont triomphants et libres,Nulle secrète ...
L’espoir de vivre ailleurs des jours clairs m’abandonneEt je célèbre ici la fête de l’automne. Au-dessus de ma porte, avec un regret douxEt chantant, je suspends les guirlandes d’or roux Qu’une ...
Une princesse attend, dans un cachot sans jour.Elle expie on ne sait quel criminel amour. On sait uniquement qu’elle est prédestinée.Elle est belle… Elle est jeune… Elle est l’infortunée. ...
J’étais pareille à la voyageuse recrue,Lasse enfin des courants et des vents et du sortEt qui n’aspire plus qu’au bon sommeil du port…Miraculeusement vous m’êtes apparue… Et vous ressembliez à ...
C’est en vain que, pour moi, ma raison s’évertue,Car je n’aime que ce qui me raille et me tue… Et ma grande douleur terrible, la voici :Partout je redirai : Je ne suis pas d’ici. Je n’ai rien ...
L’Amour dont je subis l’abominable loiM’attire vers ce que je crains le plus, vers Toi ! Tu fus et tu seras l’Inconnue ennemie…Je t’adore en pleurant, ô si mauvaise amie ! Car voici la raison de ...
Je n’ai pas su t’aimer, ma divine et ma blonde,Blonde aux baisers de fleur, bien souvent, en secretJ’ai dû faire pleurer les plus beaux yeux du monde,Je n’ai pas toujours eu la bonté qu’il ...
Sirène au corps d’argent, dont le regard fascine,Tu glisses comme un rets sur l’immense océan,Attirant par ta voix, ô néfaste androgyne,Le crédule pêcheur vers le gouffre béant.Tes chants ...
Ma brune aux yeux dorés, ton corps d’ivoire et d’ambreA laissé des reflets lumineux dans la chambreAu-dessus du jardin. Le ciel clair de minuit, sous mes paupières closes,Rayonne encor… Je suis ...
Très chère, sois plus femme encore, si tu veuxMe plaire davantage et sois faible et sois tendre,Mêle avec art les fleurs qui parent tes cheveux,Et sache t’incliner au balcon pour attendre. Ce ...
Dans mon âme a fleuri le miracle des roses.Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes. Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors,Contre les regards durs et les bruits du dehors. Les ...
À Madame L.D. M... Le soir s'est refermé, telle une sombre porte, Sur mes ravissements, sur mes élans d'hier...Je t'évoque, ô splendide ! ô fille de la mer ! Et je viens te pleurer comme on pleure ...
Je t’aime de mon œil unique, je te lorgneAinsi qu’un chinois l’opium :Je t’aime de mon amour borgne,Fille aussi blanche qu’un arum.Je veux tes paupières de bistre,Et ta voix plus lente qu’un ...
Ceux-là dont les manteaux ont des plis de linceulsGoûtent la volupté divine d'être seuls.Leur sagesse a pitié de l'ivresse des couples,De l'étreinte des mains, des pas aux rythmes souples.Ceux ...
Notre cœur est semblable en notre sein de femme,Très chère ! Notre corps est pareillement fait.Un même destin lourd a pesé sur nos âmes,Nous nous aimons et nous sommes l’hymne parfait. Je traduis ...
Mon éternel amour, te voici revenue.Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue. Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris ;Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris.J’oublie en tes ...
Tu me comprends : je suis un être médiocre,Ni bon, ni très mauvais, paisible, un peu sournois.Je hais les lourds parfums et les éclats de voix,Et le gris m’est plus cher que l’écarlate ou l’ocre. ...
Je t’admire, et je ne suis que ton miroir fidèleCar je m’abîme en toi pour t’aimer un peu mieux ;Je rêve ta beauté, je me confonds en elle,Et j’ai fait de mas yeux le miroir de tes yeux. Je ...
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !Pâle, je servis ta volupté cruelle…Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hespérôs,Ton corps d’Immortelle. Et ma chair connut le soleil de ta chair…J’etreignis la ...
ne change point, ô vierges de Lesbos !Lorsque je poursuis la Beauté fugitive,Tel le Dieu chassant une vierge au peplosTrès blanc sur la rive. Je n’ai point trahi l’invariable amour.Mon cœur ...
Je reviens chercher l’illusion des chosesD’autrefois, afin de gémir en secretEt d’ensevelir notre amour sous les rosesBlanches du regret. Car je me souviens des divines attentes,De l’ombre et des ...
Je t'aime d'être faible et câline en mes brasEt de chercher le sûr refuge de mes bras Ainsi qu'un berceau tiède où tu reposeras. Je t'aime d'être rousse et pareille à l'automne, Frêle image de la ...
Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,Je donnerai mes yeux à la femme que j’aime. Je lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :"Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux." Je te ...
Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde, Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix, L'harmonie et le songe et la douleur profonde Frémissent longuement sur le bout de mes doigts. ...
L’art délicat du vice occupe tes loisirs,Et tu sais réveiller la chaleur des désirsAuxquels ton corps perfide et souple se dérobe.L’odeur du lit se mêle aux parfums de ta robe.Ton charme blond ...