alana

Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 13:20

 

L’art délicat du vice occupe tes loisirs,
Et tu sais réveiller la chaleur des désirs
Auxquels ton corps perfide et souple se dérobe.
L’odeur du lit se mêle aux parfums de ta robe.
Ton charme blond ressemble à la fadeur du miel.
Tu n’aimes que le faux et l’artificiel,
La musique des mots et des murmures mièvres.
Ton baiser se détourne et glisse sur les lèvres.
Tes yeux sont des hivers pâlement étoilés.
Les deuils suivent tes pas en mornes défilés.
Ton geste est un reflet, ta parole est une ombre.
Ton corps s’est amolli sous des baisers sans nombre,
Et ton âme est flétrie et ton corps est usé.
Languissant et lascif, ton frôlement rusé
Ignore la beauté loyale de l’étreinte.
Tu mens comme l’on aime, et, sous ta douceur feinte,
On sent le rampement du reptile attentif.
Au fond de l’ombre, elle une mer sans récif,
Les tombeaux sont encor moins impurs que ta couche…
O Femme ! Je le sais, mais j’ai soif de ta bouche

(Études et préludes, 1901)

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Jeudi 21 septembre 4 21 /09 /Sep 08:57

        Dieu, aime et donne du repos à mon âme par ce coucher de soleil infini. Je n’ai plus de sensation mais tu ne me verras pas échouer. Je suis la décadence de ton monde. Je suis l’eider couvert d’huile. C’est une bonne chasse pour toi, le carnivore hypocrite.
Dis-moi pourquoi ne pas avoir de cœur m’a valu d’être pendu ?
La musique est morte, « amen » a été dit. Je prie pour que la foi m’embrasse, pour avoir un cœur aimant et une âme à vendre.

Laisse-moi en paix et cesse de me dire comment ressentir les choses, comment pleurer, comment me protéger du diable. Laisse-moi en paix, cette surdose de mensonges est en train de me tuer. Romanticide, jusqu’à ce que l’amour me sépare.

Regarde-moi, anéanti par mes propres créations.

L’Enfant Mort existe mais il est dénué de sensation. J’ai besoin d’une expérience aux frontières de la mort. mon cœur qui était vigoureux autrefois est maintenant changé en pierre. La perfection est mon messager de l’Enfer. Le vin se change en eau, les feux de camps gèlent, les lettres d’amour brûlent. L’amour est perdu. Seigneur, fais que je me trompe sur cette douleur. Douleur temporaire, honte éternelle pour celui qui prend part à ce jeu diabolique. Crache-moi dessus, lâche prise, débarrasse-toi de moi, et essaie de survivre à ta stupidité.(Nightwish)


                                                                

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Jeudi 21 septembre 4 21 /09 /Sep 08:51

Si seulement j’avais un ange pour vivre un instant d’amour. Si seulement j’avais ton ange, ce soir.

Au cœur d’un jour déclinant, j’ai posé un pied loin de mon cœur innocent. Prêt à me détester, je tomberai quand cela arrivera, cette nuit te blessera comme jamais auparavant.
Les vieilles amours ont la vie dure. Les vieux mensonges l’ont encore plus.

Si seulement j’avais un ange pour vivre un instant d’amour. Si seulement j’avais ton ange, toi la Vierge Marie perdue. Je suis amoureux de mon désir qui réduit les ailes des anges en poussières. Si seulement j’avais ton ange, ce soir.

Je sombre dans une telle fragilité et une telle cruauté. Le masque de l’ivresse change toutes les règles.
Les vieilles amours ont la vie dure. Les vieux mensonges l’ont encore plus.

Le plus grand frisson n’est pas de ne pas tuer mais de gagner le prix de la nuit. Hypocrite, soit disant ami, 13ème disciple qui m’a trahi pour rien !

Dernière danse, premier baiser, ton toucher, mon bonheur absolu. La beauté est toujours suivie de sombres pensées.(Nightwish)

 

 

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Mardi 19 septembre 2 19 /09 /Sep 19:30

Puisque le juste est dans l'abîme

Puisque le juste est dans l'abîme,
Puisqu'on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu'on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays ;

Ô République de nos pères,
Grand Panthéon plein de lumières,
Dôme d'or dans le libre azur,
Temple des ombres immortelles,
Puisqu'on vient avec des échelles
Coller l'empire sur ton mur ;

Puisque toute âme est affaiblie,
Puisqu'on rampe, puisqu'on oublie
Le vrai, le pur, le grand, le beau,
Les yeux indignés de l'histoire,
L'honneur, la loi, le droit, la gloire,
Et ceux qui sont dans le tombeau ;

Je t'aime, exil ! douleur, je t'aime !
Tristesse, sois mon diadème !
Je t'aime, altière pauvreté !
J'aime ma porte aux vents battue.
J'aime le deuil, grave statue
Qui vient s'asseoir à mon côté.

J'aime le malheur qui m'éprouve,
Et cette ombre où je vous retrouve,
Ô vous à qui mon coeur sourit,
Dignité, foi, vertu voilée,
Toi, liberté, fière exilée,
Et toi, dévouement, grand proscrit !

J'aime cette île solitaire,
Jersey, que la libre Angleterre
Couvre de son vieux pavillon,
L'eau noire, par moments accrue,
Le navire, errante charrue,
Le flot, mystérieux sillon.

J'aime ta mouette, ô mer profonde,
Qui secoue en perles ton onde
Sur son aile aux fauves couleurs,
Plonge dans les lames géantes,
Et sort de ces gueules béantes
Comme l'âme sort des douleurs.

J'aime la roche solennelle
D'où j'entends la plainte éternelle,
Sans trêve comme le remords,
Toujours renaissant dans les ombres,
Des vagues sur les écueils sombres,
Des mères sur leurs enfants morts.
                                                                      Victor Hugo

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Vendredi 25 août 5 25 /08 /Août 16:39

Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,
Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,
Font l'ornement des nuits et des jours glorieux,
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,

Lesbos, où les baisers sont comme les cascades
Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds
Et courent, sanglotant et gloussant par saccades,
Orageux et secrets, fourmillants et profonds ;
Lesbos, où les baisers sont comme les cascades!

Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,
Où jamais un soupir ne resta sans écho,
A l'égal de Paphos les étoiles t'admirent,
Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho!
Lesbos où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,

Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,
Qui font qu'à leurs miroirs, stérile volupté!
Les filles aux yeux creux, de leur corps amoureuses,
Caressent les fruits mûrs de leur nubilité ;
Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,

Laisse du vieux Platon se froncer l'œil austère ;
Tu tires ton pardon de l'excès des baisers,
Reine du doux empire, aimable et noble terre,
Et des raffinements toujours inépuisés.
Laisse du vieux Platon se froncer l'œil austère.

Tu tires ton pardon de l'éternel martyre,
Infligé sans relâche aux cœurs ambitieux,
Qu'attire loin de nous le radieux sourire
Entrevu vaguement au bord des autres cieux!
Tu tires ton pardon de l'éternel martyre!

Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge
Et condamner ton front pâli dans les travaux,
Si ses balances d'or n'ont pesé le déluge
De larmes qu'à la mer ont versé tes ruisseaux?
Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge?

Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?
Vierges au cœur sublime, honneur de l'Archipel,
Votre religion comme une autre est auguste,
Et l'amour se rira de l'Enfer et du Ciel!
Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste?

Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre
Pour chanter le secret de ses vierges en fleurs,
Et je fus dès l'enfance admis au noir mystère
Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs;
Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre.

Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,
Comme une sentinelle à l'œil perçant et sûr,
Qui guette nuit et jour brick, tartane ou frégate,
Dont les formes au loin frissonnent dans l'azur ;
Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,

Pour savoir si la mer est indulgente et bonne,
Et parmi les sanglots dont le roc retentit
Un soir ramènera vers Lesbos, qui pardonne,
Le cadavre adoré de Sapho, qui partit
Pour savoir si la mer est indulgente et bonne !

De la mâle Sapho, l'amante et le poète,
Plus belle que Vénus par ses mornes pâleurs!
- L'œil d'azur est vaincu par l'œil noir que tachète
Le cercle ténébreux tracé par les douleurs
De la mâle Sapho, l'amante et le poète!

- Plus belle que Vénus se dressant sur le monde
Et versant les trésors de sa sérénité
Et le rayonnement de sa jeunesse blonde
Sur le vieil Océan de sa fille enchanté ;
Plus belle que Vénus se dressant sur le monde !

- De Sapho qui mourut le jour de son blasphème,
Quand, insultant le rite et le culte inventé,
Elle fit son beau corps la pâture suprême
D'un brutal dont l'orgueil punit l'impiété
De celle qui mourut le jour de son blasphème .

Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente,
Et, malgré les honneurs que lui rend l'univers,
S'enivre chaque nuit du cri de la tourmente
Que poussent vers les cieux ses rivages déserts.
Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente 
Baudelaire: les Fleurs du mal (1861)
poème condamné en 1857

SAPHO

 

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