Les attitudes hautaines
Ne deviennent plus de mise
Quand souffle fort la bise
Des heures qui malmènent
 
Accablé par la peine
Des jours qui n'ont plus cours
C'est de plus en plus sourd
Qu'on pleure et qu'on s'enchaîne
 
Attisé par la haine
Tout d'abord on se butte
Mais très vite la lutte
S'arrête et semble vaine
 
Lorsqu'on quitte l'arène
On s'entête dans l'oubli
Le non dit nous replie
Dans des idées malsaines
 
Alors plus rien ne freine
La descente aux abîmes
Après les autres c'est soi-même
Qu'on accuse et malmène
 
Rien ne semble possible
Tout devient difficile
Une sourde tristesse
Et l'envie de paresse
 
S'emparent de la vie
Quand le désir s'enfuit
On préfère se terrer
Rien ne peut rassurer
 
Les jours paraissent longs
On touche alors le fond
D'un ennui trop profond
Aussi lourd que le plomb
 
On voudrait tout jeter
Et ne plus rien garder
Mais au bout de la nuit
On sent poindre l'envie
 
Timide mais qui presse
Que la peine enfin cesse
Que tout devienne facile
Et tout semble possible
 
Peu à peu dans les veines
Un tout nouveau sang coule
Dans les restes de houle
Se dispersent les peines
 
On aperçoit à peine
Après le crépuscule
L'ombre encore minuscule
De la brisure des chaînes
 
Là où nos pas nous mènent
La pente paraît moins dure
On croit que la brûlure
De la parole est saine
 
La vie ne semble plus vaine
Et naissent à l'horizon
De nombreuses raisons
De bonheur et d'heures pleines
 
Les angoisses et les peines
Apprennent qu'il faut souffrir
Pour un jour redevenir
Aussi fort que les chênes
 
 Robert Casanova