le blog alana
En lieu et place de la plainte d'une origine perdue, Supervielle s'est donné les moyens de réécrire « la fable du monde » et donc de transposer dans la Genèse même de la réalité sa propre acceptation de l'inconnu qu'il porte en soi. C'est, de bout en bout, d'un patient travail d'atténuation lyrique et d'apprentissage du consentement que son oeuvre témoigne:
« En attendant il me faut vivre sans prendre ombrage de tant d'ombre.
Ce qu'on appelle bruit ailleurs
Ici n'est plus que du silence,
Ce qu'on appelle mouvement
Est la patience d'un coeur,
Ce qu'on appelle vérité
Un homme à son corps enchaîné,
Et ce qu'on appelle douceur
Ah! que voulez-vous que ce soit? »
Jules Supervielle