le blog alana

 

Quand le cerveau gît dans sa grotte

Où chauve-sourient les pensées

Et que les désirs pris en faute

Fourmillent, noirs de déplaisir,

Quand les chats vous hantent, vous hantent

Jusqu'à devenir chats-huants,

Que nos plus petits éléphants

Grandissent pour notre épouvante,

0 bestiaire malfaisant

Et  qui  s'accroît  chemin  faisant,

Bestiaire fait de bonnes bêtes

Qui nous paraissaient familières

Et qui tout d'un coup vous sécrètent

Un univers si violent

Que, le temps de le reconnaître,

Nous n'en sommes déjà plus maîtres.

Il nous fige et va galopant

Autour de nous dans tous les sens

Ainsi qu'une aveugle tempête

Qui ne se trouve qu’en courant. 

 

Jules Supervielle

Mer 17 jan 2007 Aucun commentaire