Dors à mes pieds !... Rêve d’amour Mon souffle, comme une caresse, Glissera sur le pur contour De ce beau front qu’avec paresse Tu reposes sur mes genoux. Dors à mes pieds, tout fait silence, Hors ...
Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.C'était la Mort ! ...
À la nue accablante tu Basse de basaltes et de laves À même les échos esclaves Par une trompe sans vertu Quel sépulcral naufrage (tu Le sais, écume, mais y baves) Suprême une entre les épaves ...
Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser Dans tes cheveux impurs une triste tempête Sous l'incurable ennui que verse mon baiser: Je demande ...
Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,Où dans l'air énervé flotte du repentir,Où sur la vague lente et lourde d'un soupirLe coeur le plus secret aux lèvres vient mourir.Il est ...
Quand on aura fermé ma bièreComme ma bouche et ma paupière,Que l'on inscrive sur ma pierre :"Ci-gît le roi du mauvais sort.Ce fou dont le cadavre dortL'affreux sommeil de la matière,Frémit pendant ...
Qu'en dites-vous à la surfaceEt qu'en pensez-vous dans le fond,Du mirage humain qui s'effaceEt du néant qui vous confondPar votre propre face-à-face ? Avec une lenteur vivaceLe sang pâlit, la ...
Voilà que je me surprends à t'adresser la parole,Mon Dieu, moi qui ne sais encore si tu existesEt ne comprends pas la langue de tes églises chuchotantes.Je regarde les autels, la voûte de ta ...
Que n'ai-je à te soumettre ou bien à t'obéir ?Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ;Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindreA me sentir ta chose ou bien à me ...
Les formes et les choses se manifestent à celui qui n'est pas attaché à son être propre. Dans ses mouvements, il est comme l'eau ; dans son repos il est comme un miroir, et dans ses réponses, il ...
ISur l'onde calme et noire où dorment les étoilesLa blanche Ophélia flotte comme un grand lys,Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles ...- On entend dans les bois lointains des ...
Ainsi qu'une prière et qu'un ennui, soleilles -Tu, lune pleine ! haut au haut des peupliers ! Tout a l'air d'eaux : et l'Homme inému des merveilles Mène par la lumière, ayant l'amour des veilles, ...
Mon centre est le néant, c'est un vrai lieu de paix. L'imposture et l'erreur ne s'y trouvent jamais. Lorsque je ne veux rien, l'ennemi se retire, Il ne sait où me prendre, il ne sait que me dire. ...
Égarons-nous, mon âme, en ces cryptes funestes, Où la douleur, par des crimes, se définit, Où chaque dalle, au long du mur, atteste Qu'un meurtre noir, à toute éternité, Est broyé là, sous du ...
Les yeux sont le reflet de l'âme Des âmes claires, pures, grandes ouvertes Yeux brûlants vifs comme une flamme Yeux profonds comme une mer toute claire... Yeux coquins, sournois, maquillés, ...
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux, Et le soleil se lève encore. Les nuits, plus douces que les jours, Ont enchanté des ...
Nous ne savons de notre âme que, ce que sait De la mer un enfant , qui joue avec la vague ! Il suit au loin, dans la brume qui les élague, Les vaisseaux que tantôt leur ombre devançait. Nous ne ...
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? La honte, les remords, les sanglots, les ennuis ? Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le coeur comme un papier qu'on ...
Ô gouffre ! l'âme plonge et rapporte le doute.Nous entendons sur nous les heures, goutte à goutte,Tomber comme l'eau sur les plombs ;L'homme est brumeux, le monde est noir, le ciel est sombre ;Les ...
Inattendue dans mes rêvasseriesVous apparûtes comme se révèleSous le scalpel un organe maladeVous surgîtes d'un buissonNue comme la véritéEt mon coeur battit la chamadePour le reste de ...
N’être plus qu’un lieu vide sans consistance ni matière, sans substance ni chair. Un lieu d’errance où chaque pas se perd en poussière avant même de se poser pour se disperser dans l’air, sans ...
Satan, notre meg, a dit Aux rupins embrassés des rombières :Icicaille est le vrai paradis Dont les sources nous désaltèrent.La vallace couleur du cielY lèche le long des alléesLe pavot chimérique ...
- Passant, qu'es-tu? je te connais.Mais, étant spectre, ombre et nuage,Tu n'as plus de sexe ni d'âge.- Je suis ta mère, et je venais!- Et toi dont l'aile hésite et brille,Dont l'oeil est noyé de ...