Dimanche 15 octobre 7 15 /10 /Oct 17:30

 

Je ne pensais pas encore, en regardant cette aquarelle,
Au magnifique et surprenant, couché de soleil,
Que je devrais conquérir, un jour cette tendre citadelle.

En traversant tant de monts et de merveilles !
Pour qu’elle devienne, à chaque fois plus sensuelle,
Avant que l’amour naisse de notre premier éveil.

On se séduisait, sans utiliser le moindre manuel,
Pour que naturellement, ses sentiments de jeune fille,
Décident le moment venu, d’être les plus solennels,
Pour laisser échapper leurs délicieux parfums de vanille.

Il fallait encore attendre, qu’elle choisisse,
De quitter l’adolescence et ses souvenirs de marelle,
Pour qu’elle s’abandonne, librement et qu’elle jouisse,
En m’offrant son précieux, hymen de jouvencelle !

Pour me séduire, elle se para de mille dentelles !
Avec lenteur et tendresse, je parcourais son corps,
En façonnant timidement, les moindres parcelles,
Pour reposer délicatement réjoui et ébloui à son bord !

Je n’oublierais jamais, cet intime cadeau d’elle,
Que j’ai pleinement rempli, en la faisant femme,
Et devenir après l’amour, toujours plus belle !

Après chaque étreinte, grandissait la flamme,
Qui la transformerait bientôt, en mère hirondelle,
Lorsqu’elle donnerait la vie, à une nouvelle âme !

Olivier Menard

 

Par alana
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Dimanche 15 octobre 7 15 /10 /Oct 17:29

 

 

Dans la chaleur d’un souffle
Les mains longent les corps
En sentant du bout des doigts
Les mouvements oscillatoires de l’amour

Par de gracieux mouvements
Ils sentent leurs muscles se gonfler de tendresse
Dans un flux de mots inspirant le paroxysme
Deux regards à la croisée du sublime

Dans le parfum de la vie
Arôme exaltant enivrant
Odorats et regards pénétrants
Au plus profond de leurs désirs

Les cheveux dans le vent d’un élan
Les corps suintent de désir
Naît alors de cet art
La complicité de ne faire qu’un entier

MARCEL GRENON

Par alana
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Dimanche 15 octobre 7 15 /10 /Oct 17:26

 

 

De ta longue robe où je ne ferai qu’un pli
Tombant sur ton dos comme une douce caresse,
Sur tes flancs sur tes reins cette senteur d’ivresse
Que ma langue tendrement enlace avec envie.

Sur tes seins sans soucis s’en vont sous d’autres ciels
Mes pensées perdues et mes désirs absolus,
Galbe cambré sur tes souliers talons, corps nu,
Je touche au parfait, sang du Christ, ivoire et miel.

Je glisse entre tes creux heureux entre tes fesses,
Brûle l’interdit aux calices des diablesses,
Je bois la vie, jus de moiteur, sirop d’eau claire,
Ce ruisseau qui coule au fond de ma gorge amère !

J’y sens monter les feux des enfers et des fièvres,
Mange à ta bouche et la chair rose et puis tes lèvres,
Ce bouton d’or fleuri qui roule en mon palais ;
Dieu que c’est bon ma belle et Dieu que ça me plait !

PHILIPPE MARGUET

Par alana
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Dimanche 15 octobre 7 15 /10 /Oct 15:55

 LE MIROIR

"Miroir, dis qui est la plus belle?"
(La marâtre de Blanche Neige
Et bien des femmes après elle
Prisonnières du même piège).

Après que le plaisir m'ait saoulée de ses fêtes
Miroir, toi qu'on ne trompe pas, toi qui me voit
Telle que le matin m'a surprise et défaite
Et que la volupté m'ait pliée sous ses lois,

Ne va pas ébruiter mes souvenirs d'alcôve,
Garde entre toi et moi les secrets de ma nuit,
Ne mets plus sous mes yeux ces vastes cernes mauves
Ni l'affreuse terreur de la vie qui s'enfuit.

Miroir, garde enfermé dans ta prison de verre
Les fins cils noirs griffés, en creux, près de mes yeux,
Le rose trop bleuté qui teinte mes paupières
Et l'argent qui commence à hanter mes cheveux.

Tu es mon confesseur terrifiant et farouche
Je t'avoue mes péchés car j'ai confiance en toi,
Vois, l'ardeur des plaisirs pèse au bord de ma bouche
Ne t'en va surtout pas le chanter sur les toits.

Miroir, sois indulgent, sois généreux, tamise
L'éclat de ta lumière, essaie d'être galant,
Fais semblant d'ignorer que là, sous ma chemise,
Sur mon cour presque neuf, s'incline un sein tremblant.

Et que sournoisement aux trois plis de mon ventre
Qui pour Vénus semblait la beauté accomplie
L'alpha et l'oméga, l'infini et le centre
Commence à s'ajouter un quatrième pli.

Entre nous ces secrets de faux Polichinelle
N'iront guère plus loin que la fin de la nuit,
Je sais que je commence à être un peu moins belle,
Je veux, pour quelques temps, qu'il ne le voit pas, lui.

FRANCINE BALURIAU


 

 

Par alana
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Dimanche 15 octobre 7 15 /10 /Oct 01:02

 



Le rêve pour les uns serait d'avoir des ailes,
De monter dans l'espace en poussant de grands cris,
De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles,
Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris.

D'autres voudraient pouvoir écraser des poitrines
En refermant dessus leurs deux bras écartés ;
Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines,
Arrêter d'un seul coup les chevaux emportés.

Moi ; ce que j'aimerais, c'est la beauté charnelle :
Je voudrais être beau comme les anciens dieux,
Et qu'il restât aux coeurs une flamme éternelle
Au lointain souvenir de mon corps radieux.

Je voudrais que pour moi nulle ne restât sage,
Choisir l'une aujourd'hui, prendre l'autre demain ;
Car j'aimerais cueillir l'amour sur mon passage,
Comme on cueille des fruits en étendant la main.

Ils ont, en y mordant, des saveurs différentes ;
Ces arômes divers nous les rendent plus doux.
J'aimerais promener mes caresses errantes
Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux.

J'adorerais surtout les rencontres des rues,
Ces ardeurs de la chair que déchaîne un regard,
Les conquêtes d'une heure aussitôt disparues,
Les baisers échangés au seul gré du hasard.

Je voudrais au matin voir s'éveiller la brune
Qui vous tient étranglé dans l'étau de ses bras ;
Et, le soir, écouter le mot que dit tout bas
La blonde dont le front s'argente au clair de lune.

Puis, sans un trouble au coeur, sans un regret mordant,
Partir d'un pied léger vers une autre chimère.
- Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent :
On trouverait au fond une saveur amère.


(Maupassant)

 

 

 

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 23:05

 

 

 

 

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 16:52

 

Le corps pour Bignolais est le miroir des pulsions intérieures de l'être. Cette approche globalisante du corps, il en a fait d'abord l'expérience sur le sien.
Cette approche globalisante du corps, il en a fait d'abord l'expérience sur le sien. Né en 1937 à Rosières près de Bourges, une enfance maladive l'a contraint à plusieurs hospitalisations. Ce contact avec le monde de la souffrance humaine engendre en lui une rébellion qui s'étendra à toutes les formes d'autorité. En 1955, il abandonne tout suivi médical, tente le suicide et échappe à la guerre d'Algérie par une réforme définitive. En 1957 il s'installe à Paris et découvre l'art contemporain. Autodidacte en peinture, dessin et gravure, il aborde à partir de 1963 la technique du cuivre repoussé qu'il applique à la figure humaine, les blessures du métal suggérant celles de l'être.

A decouvrir: http://www.bignolais.com/textes/restany.html

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 15:58

 

 

 

By Chad Awalt

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 13:23

 

 

Pourquoi gémis-tu sans cesse,
O mon âme? réponds-moi!
D'où vient ce poids de tristesse
Qui pèse aujourd'hui sur toi?
Au tombeau qui nous dévore,
Pleurant, tu n'as pas encore
Conduit tes derniers amis!
L'astre serein de ta vie
S'élève encore; et l'envie
Cherche pourquoi tu gémis!

La terre encore a des plages,
Le ciel encore a des jours,
La gloire encor des orages,
Le coeur encor des amours;
La nature offre à tes veilles
Des mystères, des merveilles,
Qu'aucun oeil n'a profané,
Et flétrissant tout d'avance
Dans les champs de l'espérance
Ta main n'a pas tout glané!

Et qu'est-ce que la terre? Une prison flottante,
Une demeure étroite, un navire, une tente
Que son Dieu dans l'espace a dressé pour un jour,
Et dont le vent du ciel en trois pas fait le tour!
Des plaines, des vallons, des mers et des collines
Où tout sort de la poudre et retourne en ruines,
Et dont la masse à peine est à l'immensité
Ce que l'heure qui sonne est à l'éternité!
Fange en palais pétrie, hélas! mais toujours fange,
Où tout est monotone et cependant tout change!

Et qu'est-ce que la vie? Un réveil d'un moment!
De naître et de mourir un court étonnement!
Un mot qu'avec mépris l'Etre éternel prononce!
Labyrinthe sans clef! question sans réponse,
Songe qui s'évapore, étincelle qui fuit!
Eclair qui sort de l'ombre et rentre dans la nuit,
Minute que le temps prête et retire à l'homme,
Chose qui ne vaut pas le mot dont on la nomme!

Et qu'est-ce que la gloire? Un vain son répété,
Une dérision de notre vanité!
Un nom qui retentit sur des lèvres mortelles,
Vain, trompeur, inconstant, périssable comme elles,
Et qui, tantôt croissant et tantôt affaibli,
Passe de bouche en bouche à l'éternel oubli!
Nectar empoisonné dont notre orgueil s'enivre,
Qui fait mourir deux fois ce qui veut toujours vivre!

Et qu'est-ce que l'amour? Ah! prêt à le nommer
Ma bouche en le niant craindrait de blasphémer!
Lui seul est au-dessus de tout mot qui l'exprime!
Eclair brillant et pur du feu qui nous anime,
Etincelle ravie au grand foyer des cieux!
Char de feu qui, vivants, nous porte au rang des dieux!
Rayon! foudre des sens! inextinguible flamme
Qui fond deux coeurs mortels et n'en fait plus qu'une âme!
Il est!... il serait tout, s'il ne devait finir!
Si le coeur d'un mortel le pouvait contenir,
Ou si, semblable au feu dont Dieu fit son emblème,
Sa flamme en s'exhalant ne l'étouffait lui-même!

Mais, quand ces biens que l'homme envie
Déborderaient dans un seul coeur,
La mort seule au bout de la vie
Fait un supplice du bonheur!
Le flot du temps qui nous entraîne
N'attend pas que la joie humaine
Fleurisse longtemps sur son cours!
Race éphémère et fugitive,
Que peux-tu semer sur la rive
De ce torrent qui fuit toujours?

Il fuit et ses rives fanées
M'annoncent déjà qu'il est tard!
Il fuit, et mes vertes années
Disparaissent de mon regard;
Chaque projet, chaque espérance
Ressemble à ce liège qu'on lance
Sur la trace des matelots,
Qui ne s'éloigne et ne surnage
Que pour mesurer le sillage
Du navire qui fend les flots!

Où suis-je? Est-ce moi? Je m'éveille
D'un songe qui n'est pas fini!
Tout était promesse et merveille
Dans un avenir infini!
J'étais jeune!... Hélas! mes années
Sur ma tête tombent fanées
Et ne refleuriront jamais!
Mon coeur était plein!... il est vide!
Mon sein fécond ... il est aride!
J'aimais!... où sont ceux que j'aimais?

Mes jours, que le deuil décolore,
Glissent avant d'être comptés;
Mon coeur, hélas! palpite encore
De ses dernières voluptés!
Sous mes pas la terre est couverte
De plus d'une palme encor verte,
Mais qui survit à mes désirs;
Tant d'objets chers à ma paupière
Sont encor là, sur la poussière
Tièdes de mes brûlants soupirs!

Je vois passer, je vois sourire
La femme aux perfides appas
Qui m'enivra d'un long délire,
Dont mes lèvres baisaient les pas!
Ses blonds cheveux flottent encore,
Les fraîches couleurs de l'aurore
Teignent toujours son front charmant,
Et dans l'azur de sa paupière
Brille encore assez de lumière
Pour fasciner l'oeil d'un amant.

La foule qui s'ouvre à mesure
La flatte encor d'un long coup d'oeil
Et la poursuit d'un doux murmure
Dont s'enivre son jeune orgueil;
Et moi! je souris et je passe,
Sans effort de mon coeur j'efface
Ce songe de félicité,
Et je dis, la pitié dans l'âme :
Amour! se peut-il que ta flamme
Meure encore avant la beauté?

Hélas! dans une longue vie
Que reste-t-il après l'amour?
Dans notre paupière éblouie
Ce qu'il reste après un beau jour!
Ce qu'il reste à la voile vide
Quand le dernier vent qui la ride
S'abat sur le flot assoupi,
Ce qu'il reste au chaume sauvage,
Lorsque les ailes de l'orage
Sur la terre ont vidé l'épi!

Et pourtant il faut vivre encore,
Dormir, s'éveiller tour à tour,
Et traîner d'aurore en aurore
Ce fardeau renaissant des jours?
Quand on a bu jusqu'à la lie
La coupe écumante de vie,
Ah! la briser serait un bien!
Espérer, attendre, c'est vivre!
Que sert de compter et de suivre
Des jours qui n'apportent plus rien?

Voilà pourquoi mon âme est lasse
Du vide affreux qui la remplit,
Pourquoi mon coeur change de place
Comme un malade dans son lit!
Pourquoi mon errante pensée,
Comme une colombe blessée,
Ne se repose en aucun lieu,
Pourquoi j'ai détourné la vue
De cette terre ingrate et nue,
Et j'ai dit à la fin : Mon Dieu!

Comme un souffle d'un vent d'orage
Soulevant l'humble passereau
L'emporte au-dessus du nuage,
Loin du toit qui fut son berceau,
Sans même que son aile tremble,
L'aquilon le soutient; il semble
Bercé sur les vagues des airs;
Ainsi cette seule pensée
Emporta mon âme oppressée
Jusqu'à la source des éclairs!

C'est Dieu, pensais-je, qui m'emporte,
L'infini s'ouvre sous mes pas!
Que mon aile naissante est forte!
Quels cieux ne tenterons-nous pas?
La foi même, un pied sur la terre,
Monte de mystère en mystère
Jusqu'où l'on monte sans mourir!
J'irai, plein de sa soif sublime,
Me désaltérer dans l'abîme
Que je ne verrai plus tarir!

J'ai cherché le Dieu que j'adore
Partout où l'instinct m'a conduit,
Sous les voiles d'or de l'aurore,
Chez les étoiles de la nuit;
Le firmament n'a point de voûtes,
Les feux, les vents n'ont point de routes
Où mon oeil n'ait plongé cent fois;
Toujours présent à ma mémoire,
Partout où se montrait sa gloire,
Il entendait monter ma voix!

Je l'ai cherché dans les merveilles,
Oeuvre parlante de ses mains,
Dans la solitude et les veilles,
Et dans les songes des humains!
L'épi, le brin d'herbe, l'insecte,
Me disaient : Adore et respecte!
Sa sagesse a passé par là!
Et ces catastrophes fatales,
Dont l'histoire enfle ses annales
Me criaient plus haut : Le voilà!

A chaque éclair, à chaque étoile
Que je découvrais dans les cieux,
Je croyais voir tomber le voile
Qui le dérobait à mes yeux;
Je disais : Un mystère encore!
Voici son ombre, son aurore,
Mon âme! il va paraître enfin!
Et toujours, ô triste pensée!
Toujours quelque lettre effacée
Manquait, hélas! au nom divin.

Et maintenant, dans ma misère,
Je n'en sais pas plus que l'enfant
Qui balbutie après sa mère
Ce nom sublime et triomphant;
Je n'en sais pas plus que l'aurore,
Qui de son regard vient d'éclore,
Et le cherche en vain en tout lieu,
Pas plus que toute la nature
Qui le raconte et le murmure,
Et demande : Où donc est mon Dieu?

Voilà pourquoi mon âme est triste,
Comme une mer brisant la nuit sur un écueil,
Comme la harpe du Psalmiste,
Quand il pleure au bord d'un cercueil!
Comme l'Horeb voilé sous un nuage sombre,
Comme un ciel sans étoile, ou comme un jour sans ombre,
Ou comme ce vieillard qu'on ne put consoler,
Qui, le coeur débordant d'une douleur farouche,
Ne pouvait plus tarir la plainte sur sa bouche,
Et disait : Laissez-moi parler!

Mais que dis-je? Est-ce toi, vérité, jour suprême!
Qui te caches sous ta splendeur?
Ou n'est-ce pas mon oeil qui s'est voilé lui-même
Sous les nuages de mon coeur
Ces enfants prosternés aux marches de ton temple,
Ces humbles femmes, ces vieillards,
Leur âme te possède et leur oeil te contemple,
Ta gloire éclate à leurs regards!

Et moi, je plonge en vain sous tant d'ombres funèbres,
Ta splendeur te dérobe à moi!
Ah! le regard qui cherche a donc plus de ténèbres
Que l'oeil abaissé devant toi?

Dieu de la lumière,
Entends ma prière,
Frappe ma paupière
Comme le rocher!
Que le jour se fasse,
Car mon âme est lasse,
Seigneur, de chercher!
Astre que j'adore,
Ce jour que j'implore
N'est point dans l'aurore,
N'est pas dans les cieux!
Vérité suprême!
Jour mystérieux!
De l'heure où l'on t'aime,
Il est en nous-même,
Il est dans nos yeux!

Alphonse de LaMartine

 

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 13:17

 

J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j’ai connu la vérité,
j’ai cru que c’était une amie;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en ai été dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelques fois pleuré.

Alfred de Musset

Par alana
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