Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 15:15

Où l'art n'entre-t-il pas ? Les femmes apprennent aussi à pleurer avec grâce, à pleurer quand elles veulent, et comme elles veulent. Que dirai-je de celles qui retranchent d'un mot une lettre indispensable, et forcent leur langue à bégayer en le prononçant ? Ce vice de prononciation devient en elles un agrément ; aussi s'exercent-elles à parler moins bien qu'elles ne le pourraient. Ce sont des minuties ; mais puisqu'elles sont utiles, étudiez-les avec soin. Apprenez aussi à marcher comme il convient à une femme. Il est dans la démarche une grâce qui n'est point à dédaigner ; par là une femme attire ou éloigne les amants. L'une, par un mouvement de hanche étudié, fait flotter sa robe au gré des vents, et s'avance d'un pas majestueux ; l'autre, imitant la rubiconde épouse d'un paysan ombrien, se promène en faisant de grandes enjambées. Mais, en cela, comme en bien d'autres occasions, il est une mesure à garder. L'une a dans sa démarche quelque chose de trop rustique, l'autre trop de mollesse et de prétention. Du reste, vous ferez bien de laisser à découvert l'extrémité de l'épaule et la partie supérieure du bras gauche. Cela sied surtout aux femmes qui ont la peau très blanche ; enflammé par cette vue, je voudrais couvrir de baisers tout ce qui s'offre à mes regards.

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 15:05

Tandis que Vénus m'inspire, jeunes beautés, prêtez l'oreille à mes leçons. La pudeur et les lois vous le permettent ; votre intérêt vous y invite. Songez dès à présent à la vieillesse qui viendra trop tôt, et vous ne perdrez pas un instant. Tandis que vous le pouvez, et que vous en êtes encore à vos années printanières, donnez-vous du bon temps ; comme l'eau s'écoulent les années. Le flot qui fuit ne reviendra plus à sa source ; l'heure une fois passée est passée sans retour. Profitez du bel âge : il s'envole si vite ! Chaque jour est moins beau que celui qui l'a précédé. Dans ces lieux hérissés de broussailles flétries, j'ai vu fleurir la violette ; ce buisson épineux me donna jadis de suaves couronnes. Un temps viendra où toi, qui, jeune aujourd'hui, repousses ton amant, vieille et délaissée, tu grelotteras la nuit dans ton lit solitaire ; alors les amants rivaux, dans leurs querelles nocturnes, ne briseront plus ta porte, et le matin tu n'en trouveras plus le seuil jonché de feuilles de roses. Sitôt, hélas ! notre corps se couvre de rides ! Sitôt s'effacent les couleurs qui brillaient sur un gracieux visage ! Ces cheveux blancs, qui (tu le jures du moins) datent de ton enfance, te couvriront bientôt toute la tête. Le serpent, en quittant sa peau, se dépouille de sa vieillesse, et le cerf, en renouvelant son bois, semble rajeunir ; mais rien ne remplace les avantages que le temps nous enlève. Cueillez donc une fleur qui, si vous ne la cueillez, tombera d'elle-même honteusement flétrie. Le travail de l'enfantement vient en outre abréger la jeunesse : des moissons trop fréquentes épuisent un champ. Ne rougis point, ô Phébé, de tes amours avec Endymion sur le mont Latmos. Déesse aux doigts de roses, Aurore, tu as pu sans honte enlever Céphale. Et, sans parler d'Adonis, que Vénus pleure encore aujourd'hui, n'est-ce pas à l'Amour qu'elle dut la naissance d'Enée et d'Harmonie ? Imitez donc, ô jeunes mortelles, l'exemple que vous offrent ces déesses ; ne refusez point à l'ardeur de vos amants les plaisirs qu'ils sollicitent.

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 14:50

Un être, je le dis, se souviendra de nous
.......
mon désir est en transe
......
Erôs, repos des corps me tourmente à nouveau,
Invincible serpent à l'amère douceur.
........
Il disposa contre elles
Les coeurs comme le vent, qui bat d'en haut les chênes
........
Tu es venu à bon escient, je te désire,
Et tu l'as embrasé, mon coeur brûlant de soif.

Je ne sais quoi penser ; deux sentiments m'habitent :
........
Un désir de mourir me tient et, la rosée,
Sur des tombeaux couverts de lotus, de la voir.
.........
Tu me tiens dans l'oubli.

 

 

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 13:07

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir,
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

II


O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !

III


- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

 

Ecrit en 1870 par Rimbaud
 

Ecrit en 1970 parRimbaud

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 11:59

 

MME DE SAINT-ANGE : Eh bien ! mon cher amour, pour compenser aujourd'hui ta délicate complaisance, je vais livrer à tes ardeurs une jeune fille vierge, et plus belle que l'amour. (...) c'est une petite fille que j'ai connue au couvent l'automne dernier, pendant que mon mari était aux eaux. Là nous pûmes rien, nous n'osâmes rien, trop d'yeux étaient fixés sur nous, mais nous nous promîmes de nous réunir dès que cela serait possible ; uniquement occupée de ce désir j'ai, pour y satisfaire, fait connaissance avec sa famille. Son père est un libertin... que j'ai captivé. Enfin la belle vient, je l'attends, nous passerons deux jours encemble... deux jours délicieux, la meilleure partie de ce temps, je l'emploie à éduquer cette jeune personne.

MME DE SAINT-ANGE : Ah ! mes amis, me voilà donc foutue des deux côtés... sacredieu, quel divin plaisir ! non, il n'en est pas de semblable au monde. Ah ! foutre, que je plains la femme qui ne l'a pas goûté ; secoue-moi, Dolmancé, secoue-moi ; force-moi, par la violence de tes mouvements à me précipiter sur le glaive de mon frère ; et toi, Eugénie, contemple-moi, viens me regarder dans le vice ; viens apprendre à mon exemple, à le goûter, avec transport, à le savourer avec délices... Ô Lucifer ! seul et unique Dieu de mon âme, inspire-moi quelque chose de plus, offre à mon coeur de nouveaux écarts, et tu verras comme je m'y plongerai !
DOLMANCE : Voluptueuse créature ! comme tu détermines mon foutre, comme tu en presses la décharge, et tes propos, et l'extrême chaleur de ton cul... tout va me faire partir à l'instant. Eugénie, échauffe le courage de mon fouteur, presse ses flancs, entrouvre ses fesses ; tu connais maintenant l'art de ranimer des désirs vacillants... Ta seule approche donne de l'énergie au vit qui me fout... Je le sens, ses secousses sont plus vives... Friponne, il faut que je te cède ce que je n'aurais voulu devoir qu'à mon cul. Chevalier, tu t'emportes, je le sens... attends-moi... attends-nous. Ô mes amis, ne déchargeons qu'ensemble, c'est le seul bonheur de ma vie.
MME DE SAINT-ANGE : Ah ! foutre... foutre, partez, quand vous voudrez... pour moi, je n'y tiens plus ! double nom d'un Dieu, dont je me fous... sacré bougre de Dieu ! je décharge... inondez-moi, mes amis... inondez votre putain, lancez les flots de votre foutre écumeux, jusqu'au fond de son âme embrasée, elle n'existe que pour les recevoir... ahe, ahe, ahe, foutre... foutre, quel incroyable excès de volupté, je me meurs ; Eugénie, que je te baise, que je te mange... que je dévore ton foutre en perdant le mien.
Augustin, Dolmancé et le chevalier font chorus, la crainte d'être monotone nous empêche de rendre des expressions qui dans de tels instants se ressemblent toutes.
(...)
MME DE SAINT-ANGE : Il ne faut à l'avenir s'occuper que d'elle seule, mon frère, considère-là, c'est ta proie... Examine ce charmant pucelage, il va bientôt t'appartenir.
EUGENIE : Oh ! non, par-devant , cela me ferait trop de mal, par-derrière, tant que vous voudrez, comme Dolmancé me l'a fait tout à l'heure?
MME DE SAINT-ANGE : La naïve et délicieuse fille... Elle vous demande précisément ce qu'on a tant de peine à obtenir des autres.
EUGENIE : Oh ! ce n'est pas sans un peu de remords : car vous ne m'avez point rassurée sur le crime énorme que j'ai toujours entendu dire qu'il y avait à cela, et surtout à le faire d'homme à homme, comme cela vient d'arriver à Dolmancé et à Augustin ; voyons, voyons, monsieur, comment votre philosophie explique cette sorte de délit, il est affreux, n'est-ce pas ?
DOLMANCE : Commencez à partir d'un point, Eugénie, c'est que rien n'est affreux en libertinage, parce que tout ce que le libertinage inspire, l'est également par la nature, les actions les plus extraordinaires, les plus bizarres, celles qui paraissent choquer le plus évidemment toutes les lois, toutes les institutions humaines (car pour du Ciel, je n'en parle pas), eh bien ! Eugénie, celles-là même ne sont point affreuses, et il n'en est pas une d'elle qui ne puisse se démontrer dans la natures ; il est certain que celle dont vous me parlez, belle Eugénie, est la même relativement à laquelle on trouve une fable si singulière dans le plat roman de l'Ecriture sainte, fastidieuse compilation d'un juif ignorant, pendant la captivité de Babylone, mais il est faux, hors de toute vraisemblance, que ce soit en punition de ces écarts que ces villes, ou plutôt ces bourgades aient péri par le feu ; placées sur le cratère de quelques anciens volcans, Sodome, Gomorrhe, périrent comme ces villes de la Grèce qu'engloutirent les laves du Vésuve ; voilà tout le miracle, et ce fut pourtant de cet événement tout simple que l'on partit pour inventer barbarement le supplice du feu, contre les malheureux humains qui se livreraient dans une partie de l'Europe à cette naturelle fantaisie.
EUGENIE : oh, naturelle !
DOLMANCE : Oui, naturelle, je le soutiens, la nature n'a pas deux voix, dont l'une fasse journellement le métier de condamner ce que l'autre inspire, et il est bien certain que ce n'est que par son organe, que les hommes entichés de cette manie reçoivent les impressions qui les y portent. Ceux qui veulent proscrirent ou condamner ce goût, prétendent qu'il nuit à la population ; qu'ils sont plats ces imbéciles qui n'ont jamais que cette idée de population dans la tête, et qui ne voit jamais que du crime à tout ce qui s'éloigne de là ; est-il donc démontré que la nature aie de cette population un aussi grand besoin qu'ils voudraient nous le faire croire ? Est-il bien certain qu'on l'outrage chaque fois qu'on s'écarte de cette stupide propagation ? Scrutons un instant, pour nous en convaincre, et sa marche et ses lois. (...) Allons plus loin ; si les femmes n'étaient nées que pour produire, ce qui serait assurément, si cette production était si chère à la nature, arriverait-il que, sur la plus longue vie d'une femme, il ne se trouve cependant que sept ans, toute déduction faite, où elle soit en état de donner la vie à son semblable ? Quoi, la nature est avide de propagations, tout ce qui ne tend pas à ce but l'offense ; et sur cent ans de vie, le sexe destiné à produire, ne le pourra que pendant sept ans ? La nature ne veut que des propagations et la semence qu'elle prête à l'homme pour servir ces propagations, se perd tant qu'il plaît à l'homme ; il trouve le même plaisir à cette perte qu'à l'emploi utile, et jamais le moindre inconvénient ?... Cessons, mes amis, de croire à de telles absurdités ; elles font frémir le bon sens ; ah ! loin d'outrager la nature, persuadons-nous bien au contraire que le sodomite et la tribade la servent, en se refusant opiniâtrement à une conjonction, dont il ne résulte qu'une progéniture fastidieuse pour elle. (...)

Mais la sodomie, mais ce prétendu crime qui attira le feu du ciel sur les villes qui y étaient adonnées, n'est-elle point un égarement monstrueux, dont le châtiment ne saurait être assez fort ? (...) Les Turcs, fort enclins à cette dépravation que Mahomet consacra dans son Alcoran, assurent néanmoins qu'une très jeune vierge peut assez bien remplacer un garçon, et rarement les leurs deviennent femmes avant que d'avoir passé par cette épreuve. Sixte Quint et Sanchez permirent cette débauche, ce dernier entreprit même de prouver qu'elle était utile à la propagation, et qu'un enfant créé après cette course préalable en devenait infiniment mieux constitué ; enfin les femmes se dédommagèrent entre elles, cette fantaisie sans doute n'a pas plus d'inconvénients que l'autre, parce que le résultat n'en est que le refus de créer, et que les moyens de ceux qui ont le goût de la population sont assez puissants pour que les adversaires n'y puissent jamais nuire ; les Grecs appuyaient de même cet égarement des femmes, sur des raisons d'Etat ; il en résultait que se suffisant entre elles, leurs communications avec les hommes étaient moins fréquentes, et qu'elles ne nuisaient point ainsi aux affaires de la République, Lucien nous apprend quel progrès fit cette licence, et ce n'est pas sans intérêt que nous la voyons dans Sapho. Il n'est, en un mot, aucune sorte de danger dans toutes ces manies, se portassent-elle même plus loin, allassent-elles jusqu'à caresser des montres et des animaux, ainsi que nous l'apprend l'exemple de plusieurs peuples ; il n'y aurait pas dans toutes ces fadaises le plus petit inconvénient, parce que la corruption des moeurs souvent très utile dans un gouvernement, ne saurait y nuire sans aucun rapport, et nous devons attendre de nos législateurs assez de sagesse, assez de prudence pour être bien sûrs qu'aucune loi n'émanera d'eux pour la répression de ces misères, qui tenant absolument à l'organisation, ne sauraient jamais rendre plus coupable celui qui y est enclin, que ne l'est l'individu que la nature créa contrefait.
" Ah ! qu'on m'encule ", s'écrie la putain en s'agenouillant sur un canapé ; " Volmar, Flavie, Juliette, armez-vous de godemichés, vous Ducroz et Télème, bandez ferme, et que vos vits mutins entrelacent les membres postiches de ces coquines ; voilà mon cul : Foutez-le tous ; Laurette sera devant moi pendant ce temps-là, et je lui ferai tout ce qui me passera par la tête. " Les ordres de la supérieure s'exécutent ; à la manière dont la libertine reçoit ces attaques, il est facile de voir à quel point elle y est habituée ; à mesure qu'un des acteurs la travaille, un autres se courbant sous elle, lui chatouille le clitoris ou l'intérieur de la motte , c'est de la réunion de ces deux actes que la volupté s'améliore, elle n'est vraiment entière, qu'autant qu'une douce masturbation du devant vient prêter aux intromissions du cul le sel piquant qui peut résulter de cette jouissance. A force d'irritation, Delbène devint furieuse ; les passions parlaient impétueusement dans cette femme ardente, et nous ne tardâmes pas à nous apercevoir que c'était bien plutôt à ses fureurs qu'à ses caresses que servait la petite Laurette ; elle la mordait, elle la pinçait, elle l'égratignait. " Sacredieu, s'écria-t-elle à la fin, sodomisée par Télème, chatouillée par Volmar, oh, foutre ! je décharge. Vous m'avez fait mourir de volupté, asseyons-nous, et dissertons. Ce n'est pas tout que d'éprouver des sensations, il faut encore les analyser : il est quelquefois aussi doux d'en savoir parler que d'en jouir, et quand on ne peut plus celui-ci, il est divin de se rejeter sur l'autre. Faisons cercle ; Juliette, calme-toi, je lis déjà ton inquiétude dans tes regards ; as-tu donc peur que nous te manquions de paroles ? Voilà ta victime, continua-t-elle, en me montrant Laurette ; tu l'enconneras, tu l'enculeras, cela est sûr ; les promesses des libertines sont solides comme leurs dérèglements : Télème, et vous Ducroz soyez près de moi, je veux manier vos vits en parlant , je veux les faire rebandez, je veux que l'énergie qu'ils retrouveront sous mes doigts, se communique à mes discours, et vous verrez mon éloquence s'accroître, non comme celle de Cicéron en raison des mouvements du peuple entourant la tribune aux harangues, mais comme celle de Sapho en proportion du foutre qu'elle obtenait de Damophile.

Six filles charmantes de chez la Duvergier devaient m'accompagner chez ce Crésus. Mais, plus distinguée que les autres, à moi seule s'adressait le véritable culte dont mes compagnes n'étaient que les prêtresses : on nous fit entrer, dès en arrivant, dans un cabinet tendu de satin brun, couleur adoptée, sans doute, pour relever l'éclat de la peau des sultanes qui y étaient reçues ; et, là, l'introductrice nous prévint de nous déshabiller : dès que je le fus, elle me ceignit d'une gaze noire et argent, qui me distinguait de mes compagnes : cette parure, le canapé sur lequel on me plaça pendant que les autres, debout, attendaient en silence les ordres qui devaient leur être donnés, l'air d'attention que l'on eût pour moi, tout me convainquit bientôt des préférences qui m'étaient destinées.
Mondor entre ; c'était un homme de soixante-six ans, petit, trapu, mais l'oeil libertin et vif : il examine mes compagnes, et les ayant louées l'une après l'autre, il m'aborde en m'adressant quelques-unes de ces grosses gentillesses qu'on ne trouve que dans le dictionnaire des traitants. " Allons, dit-il à sa gouvernante, si ces demoiselles sont prêtes, nous allons nous mettre à l'ouvrage. " Trois scènes composaient l'ensemble de cet acte libidineux : il fallait premièrement, pendant que j'allais, avec ma bouche, réveiller l'activité très endormie de Mondor, il fallait, dis-je, que mes six compagnes, réunies en trois groupes, exécutassent, sous ses regards, les plus voluptueuses attitudes de Sapho ; aucunes de leurs postures ne devaient être les mêmes ; chaque instant devait les voir renouveler. Insensiblement les groupes se mêlèrent, et nos six tribades, exercées depuis plusieurs jours, formèrent enfin le tableau le plus neuf et le plus libertin qu'il fût possible d'imaginer.(...) Il fallait, pendant que le paillard m'enculait, I° que sa gouvernante, armée d'un immense godmiché lui rendît le même service ; 2° qu'une des filles, agenouillée sous moi, excitât beaucoup de bruit dans mon con en le branlant avec sa langue (...)

La Marquise promet tout ce que je veux, nous partons. En me voyant conduire au delà du Tibre, et dans les quartiers de Rome les plus reculés, un instant j'eus quelques frayeurs ; je les cachai ; nous arrivâmes. La maison me parut vaste et de bonne apparence, mais sombre, isolée, silencieuse, et telle que semblait l'exiger les mystères que nous y allions célébrer.
" Jusqu'alors, quoique nous eussions traversé plusieurs pièces
(...) Elle est avec les quatre filles que je destine à madame ", dit la vieille. Alors je regardai la marquise en rougissant... " Folle, me dit-elle, nous ne nous gênons pas ici, et nous agissons toujours l'une devant l'autre dans les passions égales. Celles qui s'amusent avec les femmes se mettent ensemble ; celles qui jouissent avec des hommes se réunissent de même - Mais je ne connais point cette femme, dis-je toute honteuse. - Eh bien, vous ferez connaissance, en vous branlant, c'est la meilleure de toutes les façons. Allons, décide-toi avant que d'entrer là ", continua cette libertine ; en montrant un salon à gauche : " Tu vois que ce sont des hommes, ici " ; montrant à droite : " Il y a des femmes, choisis promptement, je vais te présenter. " J'étais dans un état violent ; je brûlais de voir des hommes : mais comment oser courir tous les risques qui pouvaient résulter de cette incartade ; d'un autres côté je redoutais cette nouvelle connaissance... Quelle pouvait être cette femme... Serait-elle discrète ? Sa présence ne me gênerait-elle pas étonnamment ; mon embarras se trouva tel que je restai trois ou quatre minutes pétrifiée : " Décide-toi donc, petite bougresse ", me dit Salviati, en me poussant, " sais-tu que les moments chers ici, et que je n'aime pas à les perdre... -Eh bien, dis-je, je vais entrer avec les femmes " ; aussitôt la vieille gratte à la porte... " Un moment ", lui dit-on : quelques minutes après une jeune fille me vint ouvrir ; nous pénétrâmes : la compagne de la marquise était une femme de quarante-cinq ans, qui paraissait encore belle, et que je me rappelle point d'avoir vue dans le monde. Mais quel désordre, grand Dieu. Ah ! si l'on avait voulu peindre la débauche et l'impureté, il n'eût pas fallu d'autres traits que ceux dont était souillé le front de cette créature effrénée ; elle était nue sur une ottomane, les cuisses écartées ; deux jeunes filles à ses pieds, couchées sur des carreaux, étaient dans la même indécence. Son teint était allumé, ses yeux égarés, ses cheveux flottaient sur son sein dégradé... Sa bouche écumait. Deux ou trois mots qu'elle balbutia en nous voyant entrer, me firent voir qu'elle était ivre ; les débris que j'aperçus près d'elle, achevèrent de m'en convaincre. " Foutre, dit-elle à la marquise, je déchargeais quand vous avez frappé, voilà pourquoi je vous ai fait attendre ; quelle est cette petite putain ? - Une de nos soeurs, répondit Salviati ; elle est tribade à ton exemple, et vient se faire branler comme toi. - Libre à elle ", répond la vieille Sapho, sans se bouger, " voilà des doigts, des godmichés et des cons ; qu'elle s'en donne ; mais que je la baise avant, elle est pardieu jolie " ; et me voilà dans l'instant baisée, léchée, troussée, avant même que de m'en apercevoir. " Je te laisse ", dit la marquise à son amie. " On m'attend là-haut ; je te recommande la novice ; forme-la, je t'en prie ", et aussitôt les portes se ferment : les quatre filles me sautent sur le corps, et dans un clin d'oeil me mettent aussi nue qu'elles ; je ne te rendrai point ce qui se passa... Ma pudeur souffrirait trop de ces détails ; tu sauras seulement que le libertinage et la débauche durent portés à leur comble ; la vieille dame s'amusa de moi, elle s'amusa devant moi ; je fis, à mon tour, et d'elle et des quatre filles, tout ce qui me passa par la tête : la duègne se plaisait à m'étonner, à me surprendre, à me scandaliser par les épisodes les plus inconcevables et les plus lubriques. On eût dit que ses plus grands charmes eussent consisté à m'offrir la luxure dans ses tableaux les plus sales et les plus bizarres, afin de mieux gâter mon esprit et de mieux corrompre mon coeur. Enfin le jour parut, la marquise vint me reprendre, et nous regagnâmes promptement nos palais toutes les deux, dans la plus grande appréhension que nos maris qui nous croyaient au bal, ne vinssent à s'apercevoir de la tromperie : ils ne s'en doutèrent pas. Encouragée par ces premiers succès, je me laissai conduire encore dans cette affreuse maison ; séduire par la pernicieuse marquise, je ne tardais pas de me livrer aux hommes, et mon désordre fut au comble. Des remords s'emparèrent enfin de mon âme ; la vertu me rappela dans son sein ; je fis le serment d'être sage, et je le serais encore sans toi, dont les grâces et les attraits touchants feront toujours rompre aux pieds des autels de l'Amour, les indiscrets serments qu'aurait arrachés de la sagesse.

 

 

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 11:54

Il fait branler deux filles devant lui, et fout alternativement les branleuses en levrettes pendant qu'elles continuent de se saphotiser.

Le sept. 31. Il veut qu'une grande fille en mette à mal une petite, qu'elle la branle, qu'elle lui donne de mauvais conseils, et qu'elle finisse par la lui tenir pendant qu'il la fout vierge ou non. (...)


Le huit. 36. Il forme douze groupes de deux filles chaque, mais elles sont engeancées de façon qu'elles ne montrent que leurs culs ; tout le reste du corps est caché. Il se branle en voyant toutes ces fesses.

37. Il fait branler six couples à la fois, dans une salle de glaces. Chaque couple est composé de deux filles se branlant dans des attitudes lubriques et variées. Il est au milieu du salon, regarde et les couples et leur répétition dans ses glaces, et décharge au milieu de cela, branlé par une vieille. Il a baisé les fesses de ces couples.

70. (...) On découvre ce jour-là qu'Augustine et Zelmire se branlent ensemble ; elles sont toutes deux rigoureusement punies.

74. (...) On surprend ce jour-là Julie, toujours plus libertine que jamais, se branlant avec la Champville. L'évêque la protège encore plus depuis lors, et l'admet dans sa chambre, comme le duc a Duclos, Durcet Martaine et Curval Fanchon. Elle avoue que depuis sa répudiation, comme elle avait été condamnée à aller coucher dans l'étable des bêtes, la Champville l'avait retirée dans sa chambre et couchait avec elle.

15. Ce soir-là, le duc veut qu'Augustine soit branlée sur le clitoris, qu'elle a très chatouilleux, par la Duclos et la Champville, qui se relaient et qui la branlent jusqu'à l'évanouissement.

 

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 11:51

Les récits ayant été longs, cette soirée-ci, l'heure du souper vint sans qu'on eût le temps de paillarder un peu avant. On fut donc se mettre à table, bien résolus de se dédommager après le repas. Ce fut alors que tout le monde étant rassemblé, on détermina de constater enfin les jeunes filles et les jeunes garçons que l'on pouvait mettre au rang des hommes et des femmes. Il fut question, pour décider la chose, de branler tous ceux de l'un et l'autre sexe sur lesquels on avait quelque soupçon. En femmes on était sûr d'Augustine, de Fanny et de Zelmire : ces trois charmantes petites créatures, âgées de quatorze et quinze ans, déchargeaient toutes trois au plus légers attouchements ; Hébé et Michette, n'ayant encore que douze ans, n'étaient pas même dans le cas d'être essayées. Il ne s'agissait donc, chez les sultanes, que d'éprouver Sophie, Colombe et Rosette, âgées, la première de quatorze ans et les deux autres de treize. Chez les garçons on savait que Zéphire, Adonis et Céladon lâchaient du foutre comme des hommes faits ; Giton et Narcisse étaient trop jeunes pour être essayés. Il ne s'agissait donc que de Zélamir, Cupidon et Hyacinthe. Les mais firent cercle autour d'une pile d'amples carreaux que l'on arrangea à terre ; Champville et Duclos furent nommées pour les pollutions ; l'une, en sa qualité de tribade, devait branler les trois jeunes filles, et l'autre, comme maîtresse en l'art de branler des vits, devait polluer les garçons. Elles passèrent dans la ceinture formée par les fauteuils des amis, et qu'on avait remplie de carreaux, et on leur livra Sophie, Colombe, Rosette, Zélamir, Cupidon, Hyacinthe, et chaque ami, pour s'exciter pendant le spectacle, prit un enfant entre ses cuisses. Le duc prit Augustine, Curval Zelmire, Durcet Zéphire et l'évêque Adonis. La cérémonie commença par les garçons, et Duclos, la gorge et les fesses découvertes, le bras nu jusqu'au coude, mis tout son art à polluer l'un après l'autre chacun de ces délicieux ganymèdes. (...) On passa aux filles. Champville, presque nue, très bien coiffée et élégamment ajustée du reste ne paraissait pas plus de trente ans, quoiqu'elle en eût cinquante. La lubricité de cette opération de laquelle, comme tribade fieffée, elle comptait retirer le plus grand plaisir, animait de grands yeux noirs qu'elle avait toujours eus fort beaux. Elle mit pour le moins autant d'art dans sa partie que Duclos en avait mis dans la sienne : elle pollua à la fois le clitoris, l'entrée du vagin et le trou du cul ; mais la nature ne développa rien chez Colombe et Rosette ; il n'y eut pas même la plus légère apparence de plaisir. Il n'en fut pas ainsi de la belle Sophie : au dixième coup de doigts, elle se pâma sur le sein de Champville ; de petits soupirs entrecoupés, ses belles joues qui s'animèrent du plus tendre incarnat, ses lèvres qui s'entrouvrirent et se mouillèrent, tout prouva le délire dont venait de la combler la nature, et elle fut déclarée femme. Le duc, qui bandait extraordinairement, ordonna à Champville de la branler une seconde fois, et, à l'instant de sa décharge, le scélérat vint mêler son foutre impur à celui de cette jeune vierge.

 

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 11:50

Une nouvelle intrigue se formait pourtant à la sourdine des murs impénétrables du château de Silling, mais elle n'était pas d'une conséquence aussi dangereuse que celle d'Adélaïde et de Sophie. Cette nouvelle association se tramait entre Aline et Zelmire ; la conformité du caractère de ces deux jeunes filles avait aidé beaucoup à les lier : toutes deux douces et sensibles, deux ans et demi de différence au plus dans leur âge, bien de l'enfance, bien de la bonhomie dans leur caractère, en un mot presque toutes deux les mêmes vertus et presque toutes deux les mêmes vices, car Zelmire, douce et tendre, était nonchalante et paresseuse comme Aline. En un mot elles se convenaient si bien que, le matin du vingt-cinq, on les trouva dans le même lit, et voici comme cela eut lieu. Zelmire, étant destiné à Curval, couchait comme on sait, dans sa chambre ; cette même nuit, Aline était femme de lit de Curval ; mais Curval, revenu ivre mort des orgies, ne voulut coucher qu'avec Bande-au-Ciel, et moyennant cela, les deux petites colombes, abandonnées et réunies par ce hasard, se campèrent, de crainte du froid, toutes deux dans le même lit, et là on prétendit que leur petit doigt s'était gratté ailleurs qu'au coude. Curval, en ouvrant les yeux le matin, et voyant ces deux oiseaux dans le même nid, leur demanda ce qu'elles faisaient là, et, leur ordonnant de venir à l'instant toutes deux dans son lit, il les flaira au-dessous du clitoris, et reconnut clairement qu'elles étaient encore toutes deux pleines de foutre. Le cas était grave : on voulait bien que ces demoiselles fussent des victimes d'impudicité, mais on exigeait qu'entre elles il y eût de la décence (car que n'exige pas le libertinage dans ses perpétuelles inconséquences !), et si l'on voulait bien quelquefois leur permettre d'être impures entre elles, il fallait que ce fût, et par ordre de ces messieurs, et sous leurs yeux. Moyen en quoi le cas fut porté au conseil, et les deux délinquantes, qui ne purent ou n'osèrent désavouer, eurent l'ordre de montrer comment elles s'y prenaient, et de faire voir devant tout le monde quel était leur talent particulier. Elles le firent en rougissant beaucoup, en pleurant, et en demandant pardon ce qu'elles avaient fait. Mais il était trop doux d'avoir ce joli petit couple à punir le samedi d'ensuite pour qu'on imaginât de leur grâce, et elles furent subitement inscrites sur le fatal livre de Durcet, qui, par parenthèse, se remplissait très agréablement cette semaine. (...) On raisonna beaucoup pendant le dîner sur l'action d'Aline : on la croyait sainte-nitouche, et tout à coup voilà des preuves de son tempérament. " Eh! bien, dit Durcet à l'évêque, mon ami, faut-il s'en rapporter à l'air des filles, maintenant ? " On convint unanimement qu'il n'y avait rien de si trompeur, et que, comme elles étaient toutes fausses, elles ne se servaient jamais de leur esprit qu'à l'être avec plus d'adresse. Ces propos firent tomber la conversation sur les femmes, et l'évêque, qui les abhorrait, se livra à toute la haine qu'elles lui inspiraient ; il les ravala à l'état des plus vils animaux, et prouva leur existence si parfaitement inutile dans le monde, qu'on pourrait les extirper toutes de dessus la terre sans nuire en rien aux vues de la nature qui, ayant trouvé autrefois le moyen de créer sans elles, le trouverait encore quand il n'existerait que des hommes.

 

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 11:48

C'est une véritable maladie de l'âme que la dévotion ; on a beau faire, on ne s'en corrige point. Plus facile à s'imprégner dans l'âme des malheureux, parce qu'elle les console, parce qu'elle leur offre des chimères pour les consoler de leurs maux, il est bien plus difficile encore de l'extirper dans ces âmes-là que dans d'autres. C'était l'histoire d'Adélaïde : plus le tableau de la débauche et du libertinage se développait à ses yeux, plus elle se rejetait dans les bras de ce Dieu consolateur qu'elle espérait avoir un jour pour libérateur des maux où elle ne voyait que trop qu'allait l'entraîner sa malheureuse situation. Personne ne sentait mieux son état qu'elle ; son esprit lui présageait au mieux tout ce qui devait suivre le funeste commencement dont elle était déjà victime, quoique légèrement ; elle comprenait à merveille qu'à mesure que les récits deviendraient plus forts, les procédés des hommes, envers ses compagnes et elle, deviendraient aussi plus féroces. Tout cela, quelque chose qu'on pût lui dire, lui faisait tant qu'elle pouvait rechercher avec avidité la société de sa chère Sophie. Elle n'osait plus y aller la nuit ; on s'en était trop aperçu, et on s'opposait trop bien à ce que pareille incartade pût arriver désormais, mais sitôt qu'elle avait un instant, elle y volait ; et cette même matinée-ci dont nous écrivons le journal, s'étant levée de très bonne heure d'auprès de l'évêque avec qui elle avait couché, elle était venue dans la chambre des jeunes filles causer avec sa chère Sophie. Durcet, qui à cause des fonctions de son mois, se levait aussi plus matin que les autres, l'y trouva, et lui déclara qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'en rendre compte; et que la société en déciderait comme il lui plairait. Adélaïde pleura, c'était là toutes ses armes, et se laissa faire ; la seule grâce qu'elle osa demander à son mari fut de tâcher de ne point faire punir Sophie, qui ne pouvait pas être coupable puisque c'était elle qui était venue la trouver, et non Sophie qui fut venue dans sa chambre.

 

 

Par alana
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Jeudi 12 octobre 4 12 /10 /Oct 11:46

Le président, qui couchait cette nuit-là avec sa fille Adélaïde, s'en étant amusé jusqu'à l'instant de son premier sommeil, l'avait relégué sur un matelas, par terre, près de son lit, pour donner sa place à Fanchon qu'il voulait toujours avoir près de lui quand la lubricité le réveillait, ce qui lui arrivait presque toutes les nuits. (...) Cette nuit-là, le président, qui se rappela tout de suite quelques infamies faites à sa fille ne s'endormant, la redemanda tout de suite pour les recommencer, mais elle n'y était pas. Qu'on en juge du trouble et de la rumeur qu'excite aussitôt un tel événement. Curval se lève en fureur, demande sa fille ; on allume des bougies, on cherche, on fouille, rien ne paraît. Le premier mouvement fut de passer dans l'appartement des filles ; on visite tous les lits, et l'intéressante Adélaïde se trouve enfin assise en déshabillé, auprès de celui de Sophie. Ces deux charmantes filles, qu'unissaient un caractère de tendresse égal, une piété, des sentiments de vertu, de candeur et d'aménité absolument les mêmes, s'étaient prises de la plus belle tendresse l'une pour l'autre et elles se consolaient mutuellement du sort affreux qui les accablait. On ne s'en était pas douté jusqu'à lors, mais les suites firent découvrir que ce n'était pas la première fois que cela arrivait, et l'on sut que la plus âgée entretenait l'autre dans les meilleurs sentiments et l'engageait surtout à ne pas s'éloigner de la religion et de ses devoirs envers un Dieu qui les consolerait un jour de tous leurs maux. Je laisse au lecteur à juger de la fureur et des emportements de Curval lorsqu'il découvrit là la belle missionnaire (...). L'événement de la nuit fit la conversation du dîner ; on railla le président de laisser ainsi sauter les oiseaux de sa cage ; le vin de Champagne lui rendit sa gaieté, et on passa au café. Narcisse et Céladon, Zelmire et Sophie, le servirent. Cette dernière était bien honteuse ; on lui demanda combien de fois cela était arrivé, elle répondit que ce n'était que la seconde et que Mme de Durcet lui donnait de si bons conseils qu'il était en vérité bien injuste de les punir toutes les deux pour cela. Le président l'assura que ce qu'elle appelait de bons conseils en étaient de très mauvais dans sa situation et que la dévotion qu'elle lui mettait dans la tête ne servirait qu'à la faire punir tous les jours ; qu'elle ne devait avoir, où elle se trouvait, d'autres maîtres et d'autres dieux que ses trois confrères et lui, et d'autre religion que de les servir et de leur obéir aveuglément dans tout.
Ma première idée, dès que ma bonne patronne fut enterrée, fut de prendre moi-même sa maison et de la maintenir sur le même pied qu'elle. Je fis part de ce projet à mes compagnes, qui toutes, et Eugénie surtout, qui était toujours ma bien-aimée, me promirent de me regarder comme leur maman.

Je venais de faire une perte dans ma maison qui m'était sensible de toutes les manières : Eugénie, que j'aimais passionnément, et qui m'était singulièrement utile à cause de ses extraordinaires complaisances pour tout ce qui pouvait me rapporter de l'argent.

Ce fut Lucile, dit la Duclos, qui la remplaça et dans mon coeur et dans mon lit, mais non pas dans les emplois de la maison ; car il s'en fallait bien qu'elle eût et sa soumission et sa complaisance.

Mon infernal esprit me suggéra ici une petite horreur dont l'effet embrassa si promptement mon physique, que faisant aussitôt sortir notre marchandeuse, et ne pouvant calmer l'embrasement de mes sens, je commençai par prier Lucile de me branler.(...) Lucile accepte, je la branle pour l'exciter encore mieux au crime, et nous ne nous occupons plus que des arrangements.

Le comte, voyant qu'il pouvait avoir confiance en moi, m'instruisit de la seconde scène qu'il préparait à cette vieille et à sa petite fille ; il me dit qu'il fallait que je la lui fisse enlever sur-le-champ, et que, de plus, comme il voulait réunir toute la famille, je lui cédasse aussi Lucile dont le beau corps l'avait vivement ému, et dont il ne me cachait pas qu'il projetait la perte, ainsi que des deux autres. J'aimais Lucile, mais j'aimais encore mieux l'argent ; il me donnait un prix fou de ces trois créatures, je consentis à tout.

 

Par alana
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