Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:28

Dans les miroirs j'ai vu des reflets de visages,
Un vent mystérieux a gonflé les rideaux,
Le soir frémit encor de tragiques passages,
L'horreur de l'Invisible a pénétré mes os.

La mémoire de l'ombre évoque une Etranglée
Aux yeux d'effroi, qui porte, ainsi que des rougeurs
De baisers trop fervents sur la chair martelée,
L'empreinte sans pitié de cruels doigts vengeurs.

Une Noyée attend le reflux, et j'écoute,
Tandis que se prolonge un patient travail
De remous, l'eau de mer qui pleure goutte à goutte
De ses cheveux mêlés d'écume et de corail.

Oh! la beauté funèbre aux visages des Mortes!
Elles glissent, ainsi qu'un rayon nébuleux,
Sous leurs voiles légers, laissant au seuil des portes
D'irréelles lueurs de clairs de lune bleus.

L'heure des Revenants fait tressaillir les cloches.
Ils songent tristement, leurs sanglots ont le bruit
D'une vague tardive expirant sur les roches.
Ils souffrent de passer inconnus dans la nuit.

Leurs impuissantes mains ont de vagues caresses.
A travers l'Autrefois, ils reviennent, liés
Par le ressouvenir des anciennes tendresses,
Et frôlent les vivants qui les ont oubliés.

 

 

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:27

Ma Fée et ma Princesse aux paupières divines
Habite les ruines.

Elle aime les lointains, les crépuscules gris
Et les chauves-souris.

Elle va, toujours lente et toujours solitaire,
Se voilant de mystère.

Elle a l'accablement des lys qui vont mourir,
Les yeux du souvenir.

Doucement, elle frappe aux somnolentes portes
Où s'attardent les mortes.

Elle écoute, le soir, hululer les hiboux
Aux chants rares et doux...

Ma Fée et ma Princesse aux paupières divines
Habite les ruines.

 

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:24

 

La Haine nous unit, plus forte que l’Amour.
Nous haïssons le rire et le rythme du jour,
Le regard du printemps au néfaste retour.

Nous haïssons la face agressive des mâles.
Nos cœurs ont recueilli les regrets et les râles
Des Femmes aux fronts lourds, des Femmes aux fronts pâles.

Nous haïssons le rut qui souille le désir.
Nous jetons l’anathème à l’immonde soupir
D’où naîtront les douleurs des êtres à venir.

Nous haïssons la Foule et les Lois et le Monde.
Comme une voix de fauve à la rumeur profonde,
Notre rébellion se répercute et gronde.

Amantes sans amant, épouses sans époux,
Le souffle ténébreux de Lilith est en nous,
Et le baiser d’Eblis nous fut terrible et doux.

Plus belle que l’Amour, la Haine est ma maîtresse,
Et je convoite en toi la cruelle prêtresse
Dont mes lividités aiguiseront l’ivresse.

Mêlant l’or des genêts à la nuit des iris,
Nous renierons les pleurs mystiques de jadis
Et l’expiations des cierges et des lys.

Je ne frapperai plus aux somnolentes portes.
Les odeurs monteront vers moi, sombres et fortes,
Avec le souvenir diaphane des Mortes.

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:20

 

Ma douce, nous étions comme deux exilées,
Et nous portions en nous nos âmes désolées.

L’air de l’aurore était plus lancinant qu’un mal…
Nul ne savait parler le langage natal…

Alors que nous errions parmi les étrangères,
Les odeurs du matin ne semblaient plus légères.

…Lorsque tu te levas sur moi, tel un espoir,
Ta robe triste était de la couleur du soir.

Voyant tomber la nuit, nous nous sommes assises,
Pour sentir la fraîcheur amical des bises.

Puisque nous n’étions plus seules dans l’univers,
Nous goûtions avec plus de langueur les beaux vers.

Chère, nous hésitions, sans oser croire encore,
Et je te dis : « Le soir est plus beau que l’aurore. »

Tu me donnas ton front, tu me donnas tes mains,
Et je ne craignis plus les mauvais lendemains.

Les couleurs éteignaient leurs splendide insolence ;
Nulle voix ne venait troubler notre silence…

J’oubliai les maisons et leur mauvais accueil…
Le couchant empourprait mes vêtements de deuil.

Et je te dis, fermant tes paupières mi-closes :
« Les violettes sont plus belles que les roses. »

Les ténèbres gagnaient l’horizon, flot à flot…
Ce fut autour de nous l’harmonieux sanglot…

Une langueur noyait la cité forte et rude,
Nous savourions ainsi l’heure en sa plénitude.

La mort lente effaçait la lumière et le bruit…
Je connus le visage auguste de la nuit.

Et tu laissas glisser à tes pieds nus tes voiles…
Ton corps m’apparut, plus noble sous les étoiles.

C’était l’apaisement, le repos, le retour…
Et je te dis : « Voici le comble de l’amour… »


Jadis, portant en nous nos âmes désolées,
Ma Douce, nous étions comme deux exilées…


Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:18

 

Le couchant répandra la neige des opales,
Et l’air sera chargé d’odeurs orientales.

Les caïques furtifs jetteront leur éclair
De poissons argentins qui traversent la mer.

Ce sera le hasard qu’on aime et qu’on redoute…
A pas lents, mon destin marchera sur la route.

Je le reconnaîtrai parmi les inconnus
Malgré les ciels changés et les temps survenus…

Mon cœur palpitera, comme vibre une flamme…
Et mon destin aura la forme d’une femme,

Et mon destin aura de profonds cheveux bleus…
Il sera le fantasque et le miraculeux.

Involontairement, comme lorsque l’on pleure,
Je me répéterai : « Toute femme a son heure :

« Aucune ne sera pareille à celle-ci :
Nul être n’attendra ce que j’attends ici. »

Celle qui brillera dans l’ombre solitaire
M’emmènera vers le domaine du mystère.

Près d’elle, j’entrerai, pâle autant qu’Aladin,
Dans un prestigieux et terrible jardin.

Mon cher destin, avec des lenteurs attendries,
Détachera pour moi des fruits de pierreries.

Je passerai, parmi le féerique décor,
Impassible devant des arbres aux troncs d’or.

Et je mépriserai le soleil et la lune
Et les astres en fleur, pour cette femme brune.

Ses yeux seront l’abîme où sombre l’univers
Et ses cheveux seront la nuit où je me perds.

A ses pieds nus, pleurant d’extases infinies,
Je laisserai tomber la lampe des génies…

 

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:16

 

Seule, je sais la mort de Madonna la Lune,
De la Lune aux cheveux si blonds et si légers,
Aux yeux furtifs et dont les voiles ouvragés
Glissaient avec un si doux frisson dans la brume…


Hier soir, quand j’errais au loin, je l’aperçus.
Je l’aperçus penchée et pleurant, sous l’yeuse,
Ainsi qu’une fantasque et plaintive amoureuse
Se lamentant des chers baisers trop tôt déçus.


Comme pour un festin, elle s’était parée,
Elle s’était parée avec ses colliers d’or.
Un hibou, s’élevant dans un craintif essor,
La frôla doucement de son aile égarée.


La Lune s’inclina. Telle aux soirs de jadis,
Aux longs soirs de jadis tremblants sur l’eau dormante
Elle mirait son front capricieux d’amante…
Et soudain j’entendis un froissement d’iris.


J’écartai les roseaux frémissants et tenaces,
Tenaces à l’égal de frêles bras liés.
La Lune reposait, avec ses beaux colliers.
Au loin se répandait un thrène de voix basses.


La Lune diffusait une faible splendeur,
Une splendeur mourante, au fond des herbes glauques.
Et voici que, soudain, ayant tu ses chants rauques,
Un crapaud se posa froidement sur son cœur.


Je vais pleurant la mort de la Lune, ma Dame,
De ma Dame qui gît au fond des nénuphars.
Il n’est plus de clarté dans ses cheveux épars,
Et ses yeux ont perdu l’azur vert de leur flamme.


Quel lit recueillera mon frileux désespoir,
Mon désespoir d’amant fidèle et de poète ?
O vous tous que le bruit de mes pleurs inquiète,
La Lune s’est noyée au fond de l’étang noir !

 

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:13

 

Les êtres de la nuit et les êtres du jour
Ont longtemps partagé mon âme, tour à tour.
Les êtres de la nuit m’ont fait craindre le jour.

Car les êtres du jour sont triomphants et libres,
Nulle secrète horreur ne fait vibrer leurs fibres,
Ils ont le regard clair de ceux qui naissent libres.

Les êtres de la nuit sont lents, passifs et doux,
Leur âme est comme un fleuve obscur et sans remous,
Leurs gestes sont furtifs et leurs rires sont doux.

Mais les êtres du jour ont des prunelles claires,
De ce bleu que voient seuls les aigles dans leurs aires.
Le jour fait resplendir ces prunelles trop claires.

Ce sont les yeux aigus des héros et des rois
Du Nord qu’on entend rire au fond des palais froids,
Et des reines dont l’âme a dominé les rois.

Les êtres de la nuit sont craintifs, mais dans l’ombre
Un phosphore inconnu luit en leur regard sombre :
Les êtres de la nuit ne vivent que par l’ombre.

Les êtres de la nuit sont faibles et charmants :
Ils trompent, et ce sont les fugitifs amants,
Les amantes aux cœurs perfides et charmants.

Ils détournent, dans le baiser, leur froide bouche,
Et leur pas se dérobe ainsi qu’un vol farouche.
On ne boit qu’un baiser décevant sur leur bouche.

Il faut craindre l’attrait des êtres de la nuit,
Car leur corps souple glisse entre les bras et fuit,
Et leur amour n’est qu’un mensonge de la nuit.

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:12

 

L’espoir de vivre ailleurs des jours clairs m’abandonne
Et je célèbre ici la fête de l’automne.

Au-dessus de ma porte, avec un regret doux
Et chantant, je suspends les guirlandes d’or roux

Qu’une femme au regard que nulle mort n’étonne
Vint tresser, en pleurant sur la mort de l’automne…

Ma maîtresse d’hier, nous ne fûmes jamais
Un couple harmonieux… Autrefois, je t’aimais..

Je goûte en ce baiser que ta bouche me donne
L’odeur de l’herbe humide et des feuilles d’automne,

L’odeur lourde des lourds raisins, et cette odeur
De pavots morts que jette au loin le vent rôdeur…

Seule dans mon jardin fané je me couronne
De feuillages et de violettes d’automne…

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:07

Une princesse attend, dans un cachot sans jour.
Elle expie on ne sait quel criminel amour.

On sait uniquement qu’elle est prédestinée.
Elle est belle… Elle est jeune… Elle est l’infortunée.

Cependant le malheur n’a point courbé son front.
La nuit se fait… Bientôt les bourreaux entreront.

Elle n’écoute pas alors que le glas pleure,
Elle sait pourtant qu’ils entreront tout à l’heure.

Elle se voilera des ses profonds cheveux.
Et les bourreaux diront simplement : Je le veux.

Mais elle, détournant ses regards et sa bouche,
Demeurera sous leurs baisers, calme et farouche.

L’amour et les tourments la briseront en vain.
Elle mourra, dans la hauteur de son dédain.

Elle fut la puissante et très adorée
Et nul ne pleurera sur sa tombe ignorée.

On l’ensevelira dans la nuit. En tremblant,
Une femme mettra sur son cœur un lys blanc.

 

Par alana
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Mercredi 11 octobre 3 11 /10 /Oct 16:07

 

J’étais pareille à la voyageuse recrue,
Lasse enfin des courants et des vents et du sort
Et qui n’aspire plus qu’au bon sommeil du port…
Miraculeusement vous m’êtes apparue…

Et vous ressembliez à tout ce qui m’est cher,
Aux jardins de juillet dans leur douceur croissante,
Aux parfums respirés au détour d’une sente,
Aux lys graves, aux clairs de lune sur la mer.

Semblable à celles-là qu’une langueur accable,
Sachant que vous étiez mon fragile avenir,
Je vous regardais vivre et briller et fleurir.
O lys parfait, ô clair de lune irréprochable
!

J’oubliai que je viens d’errer sur des chemins
Trop rudes… Malgré moi je me suis arrêtée…
Et cependant, ô belle à la voix enchantée !
Je pleure de sentir mon cœur entre vos mains.

 

Par alana
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