Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 13:08

 

Il en est, aux lueurs des résines croulantes,
Qui dans le creux muet des vieux antres païens
T’appellent au secours de leurs fièvres hurlantes,
O Bacchus, endormeur des remords anciens !

Et d’autres, dont la gorge aime les scapulaires,
Qui, recélant un fouet sous leurs longs vêtements,
Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires,
L’écume du plaisir aux larmes des tourments.

O vierges, ô démons, ô monstres, ô martyres,
De la réalité grands esprits contempteurs,
Chercheuses d’infini, dévotes et satyres,
Tantôt pleines de cris, tantôt pleines de pleurs,

Vous que dans votre enfer mon âme a poursuivies,
Pauvres sœurs, je vous aime autant que je vous plains,
Pour vos mornes douleurs, vos soifs inassouvies,
Et les urnes d’amour dont vos grands cœurs sont pleins !

Charles Baudelaire.

 

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 13:05

 

 

«Vraiment, ma chère, vous me fatiguez sans mesure et sans pitié ; on dirait, à vous entendre soupirer, que vous souffrez plus que les glaneuses sexagénaires et que les vieilles mendiantes qui ramassent des croûtes de pain à la porte des cabarets.

«Si au moins vos soupirs exprimaient le remords, il vous feraient quelque honneur ; mais il ne traduisent que la satiété du bien-être et l'accablement du repos. Et puis, vous ne cessez de vous répandre en paroles inutiles : «Aimez-moi bien ! j'en ai tant besoin ! Consolez-moi par-ci, caressez-moi par là» ! Tenez, je veux essayer de vous guérir ; nous en trouverons peut-être le moyen, pour deux sols, au milieu d'une fête, et sans aller bien loin.

«Considérons bien, je vous prie, cette solide cage de fer derrière laquelle s'agite, hurlant comme un damné, secouant les barreaux comme un orang-outang exaspéré par l'exil, imitant, dans la perfection, tantôt les bonds circulaires du tigre, tantôt les dandinements stupides de l'ours blanc, ce monstre poilu dont la forme imite assez vaguement la vôtre.

«Ce monstre est un de ces animaux qu'on appelle généralement «mon ange» ! c'est-à-dire une femme. L'autre monstre, celui qui crie à tue-tête, un bâton à la main est le mari. Il a enchaîné sa femme légitime comme une bête, et il la montre dans les faubourgs, les jours de foire, avec permission des magistrats, cela va sans dire.

««Faites bien attention ! voyez avec quelle voracité (non simulée peut-être) elle déchire des lapins vivants et des volailles piaillantes que lui jette son cornac. «Allons, dit-il, il ne faut pas manger tout son bien en «un jour», et, sur cette sage parole, il lui arrache cruellement sa proie, dont les boyaux dévidés restent un instant accrochés aux dents de la bête féroce, de la femme, veux-je dire.

«Allons ! un bon coup de bâton pour la calmer ! car elle darde des yeux terribles de convoitise sur la nourriture enlevée. Grand Dieu ! le bâton n'est pas un bâton de comédie, avez-vous entendu résonner la chair, malgré le poil postiche ? aussi les yeux lui sortent maintenant de la tête, elle hurle plus naturellement. Dans sa rage, elle étincelle toute entière, comme le fer qu'on bat.

«Telles sont les mœurs conjugales de ces deux descendants d'Eve et d'Adam, ces œuvres de vos mains, ô mon Dieu ! Cette femme est incontestablement malheureuse, quoique après tout peut-être, les jouissances titillantes de la gloire ne lui soient pas inconnues. Il y a des malheurs plus irrémédiables, et sans compensation. Mais dans le monde où elle a été jetée, elle n'a jamais pu croire que la femme méritât une autre destinée.

«Maintenant, à nous deux, chère précieuse ! A voir les enfers dont le monde est peuplé, que voulez-vous que je pense de votre joli enfer, vous qui ne reposez que sur des étoffes aussi douces que votre peau, qui ne mangez que de la viande cuite, et pour qui un domestique habile prend soin de découper les morceaux ?

«Et que peuvent signifier pour moi tous ces petits soupirs qui gonflent votre poitrine parfumée, robuste coquette ? Et toutes ces affectations apprises dans les livres, et cette infatigable mélancolie, faite pour inspirer au spectateur un tout autre sentiment que la pitié ? En vérité, il me prend quelquefois envie de vous apprendre ce que c'est que le vrai malheur.

«A vous voir ainsi, ma belle délicate, les pieds dans la fange et les yeux tournés vaporeusement vers le ciel, comme pour lui demander un roi, on dirait vraisemblablement une jeune grenouille qui invoquerait l'idéal. Si vous méprisez le soliveau (ce que je suis maintenant, comme vous savez bien), gare la grue qui vous croquera, vous gobera et vous tuera à son plaisir ! «Tant poète que je sois, je ne suis pas aussi dupe que vous voudriez le croire, et si vous me fatiguez trop souvent de vos précieuses pleurnicheries, je vous traiterai en femme sauvage, ou je vous jetterai par la fenêtre, comme une bouteille vide».

Charles Baudelaire.

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 12:58

 

En lui envoyant une pensée

 

Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?),
Vous m'envoyâtes, fraîche éclose,
Une chère petite rose,
Frais emblème, message pur.

 

Elle disait en son langage
Les « serments du premier amour »,
Votre cœur à moi pour toujours
Et toutes les choses d'usage.

 

Trois ans sont passés. Nous voilà !
Mais moi j'ai gardé la mémoire
De votre rose, et c'est ma gloire
De penser encore à cela.

 

Hélas ! si j'ai la souvenance,
Je n'ai plus la fleur, ni le coeur !
Elle est aux quatre vents, la fleur.
Le cœur ? mais, voici que j'y pense,

 

Fut-il mien jamais ? entre nous ?
Moi, le mien bat toujours de même,
Il est toujours simple. Un emblème
À mon tour. Dites, voulez-vous

 

Que, tout pesé, je vous envoie,
Triste sélam, mais c'est ainsi,
Cette pauvre négresse-ci ?
Elle n'est pas couleur de joie,

 

Mais elle est couleur de mon coeur ;
Je l'ai cueillie à quelque fente
Du pavé captif que j'arpente
En ce lieu de juste douleur.

 

A-t-elle besoin d'autres preuves ?
Acceptez-la pour le plaisir.
J'ai tant fait que de la cueillir,
Et c'est presque une fleur-des-veuves.

 

1873.

Paul Verlaine

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 12:45

 

 

 

Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon ;
Il nage autour de moi comme un air impalpable ;
Je l’avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l’emplit d’un désir éternel et coupable.

Parfois il prend, sachant mon grand amour de l’Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.

Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l’Ennui, profondes et désertes,

Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,
Et l’appareil sanglant de la Destruction !

Charles Baudelaire

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 12:41

 

Dans le fronton d’un temple antique,
Deux blocs de marbre ont, trois mille ans,
Sur le fond bleu du ciel attique,
Juxtaposé leurs rêves blancs ;

Dans la même nacre figées,
Larmes des flots pleurant Vénus,
Deux perles au gouffre plongées
Se sont dit des mots inconnus ;

Au frais Généralife écloses,
Sous le jet d’eau toujours en pleurs,
Du temps de Boabdil, deux roses
Ensemble ont fait jaser leurs fleurs ;

Sur les coupoles de Venise
Deux ramiers blancs aux pieds rosés,
Au nid où l’amour s’éternise,
Un soir de mai se sont posés.

Marbre, perle, rose, colombe,
Tout se dissout, tout se détruit ;
La perle fond, le marbre tombe,
La fleur se fane et l’oiseau fuit.

En se quittant, chaque parcelle
S’en va dans le creuset profond
Grossir la pâte universelle
Faite des formes que Dieu fond.

Par de lentes métamorphoses,
Les marbres blancs en blanches chairs,
Les fleurs roses en lèvres roses
Se refont dans des corps divers.

Les ramiers de nouveau roucoulent
Au coeur de deux jeunes amants,
Et les perles en dents se moulent
Pour l’écrin des rires charmants.

De là naissent ces sympathies
Aux impérieuses douceurs,
Par qui les âmes averties
Partout se reconnaissent soeurs.

Docile à l’appel d’un arome
D’un rayon ou d’une couleur,
L’atome vole vers l’atome
Comme l’abeille vers la fleur.

L’on se souvient des rêveries
Sur le fronton ou dans la mer,
Des conversations fleuries
Près de la fontaine au flot clair,

Des baisers et des frissons d’ailes
Sur les dômes aux boules d’or,
Et les molécules fidèles
Se cherchent et s’aiment encor.

L’amour oublié se réveille,
Le passé vaguement renaît,
La fleur sur la bouche vermeille
Se respire et se reconnaît.

Dans la nacre où le rire brille,
La perle revoit sa blancheur
Sur une peau de jeune fille,
Le marbre ému sent sa fraîcheur.

Le ramier trouve une voix douce,
Écho de son gémissement,
Toute résistance s’émousse,
Et l’inconnu devient l’amant.

Vous devant qui je brûle et tremble,
Quel flot, quel fronton, quel rosier,
Quel dôme nous connut ensemble,
Perle ou marbre, fleur ou ramier ?

Théophile Gautier

Par alana
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Samedi 14 octobre 6 14 /10 /Oct 12:38

 

 

Aimer la vie jusqu’à supplier la mort
Aimer à vie, aimer à tort
Aimer pour ne rien recevoir
Aimer jusqu’au dernier regard
Un souffle qui passe
Un nuage qui s’efface
Aimer à n’y rien comprendre
Aimer quand il n’y a plus à prendre
Qu’un vide incolore
Au fond d’un puits qui dort

Aimer le mur qui boit l’horizon
À l’ombre d’une main verrouillé
Aimer avec, aimer selon
Aimer le chemin perdu dans la vallée
Celui qui ne mène nulle part
Aimer jusqu’au point de départ
Aimer toujours, aimer encore
À faire trembler la mort

Aimer si fort
Que le vent se fige
Pour glisser dans un vertige
Aimer seul ou bien à deux
À deux, mais pas plus seul qu’avant
Quand les mots de tes yeux
Ricochent sur les parois du temps
T’aimer jusqu’à ne plus aimer
Que de t’aimer

(anonyme)

 

 

Par alana
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Vendredi 13 octobre 5 13 /10 /Oct 22:55

C'est au 18e siècle que la geisha fait son apparition dans le milieu dissolu de la société japonaise, comme une forme d'opposition ou de rivale morale à la courtisane (avec laquelle on le confond trop souvent) régnant à l'époque. Après des siècles de domination guerrière sous la tutelle des samouraïs, ce sont les marchands, nouveaux bourgeois, qui vont prendre le haut du pavé des grandes capitales nippones et vont instaurer un nouveau code moral empreint de valeurs esthétiques et artistiques. Les Japonais ont toujours eu un sens aigu de la hiérarchie et même la prostitution répondait à ces structures précises.
Jusque vers la moitié du 18e siècle, on pouvait consommer à plusieurs niveaux la prostitution, soit dans les rues, soit dans les maisons closes des quartiers chauds. Les reines de cette époque étaient les Tayû ou Grandes Courtisanes, qui surclassaient les autres autant par la finesse de leurs manières que par le luxe dont elles faisaient étalage. Mais comme elles étaient fort coûteuses, on songea alors à former des femmes (quelques hommes aussi) qui allieraient plusieurs aptitudes à la beauté pour divertir les bourgeois noceurs. Dans les réceptions, on fait de plus en plus appel à ces personnes capables de danser, chanter, jouer d'instruments différents, raconter des histoires, faire des acrobaties ou donner de petits spectacles. Les geishas naissent ainsi de ce désir de marier tous les plaisirs en une seule personne. La Gei (art) Sha (personne) allait désormais incarner la plus esthétique des manifestations du plaisir et du divertissement.

Organisées à la façon d'une corporation, les geishas voient leurs activités réglementées par des heures fixes de travail, des uniformes et un code d'éthique rigoureux. Le visage fardé de blanc, le kimono de soie sanglé à la perfection, le tatami sous le bras, les geishas ne sont toutefois pas à vendre, ce ne sont pas des prostituées. Pourtant, beaucoup de prostituées ont revendiqué un statut de geishas pour appâter les hommes. Cette usurpation a considérablement entaché la réputation de ces artistes superbes. Aujourd'hui, peu d'entre elles exercent encore leur admirable métier et leur nombre diminue chaque année. Et bientôt, la magnificence des geishas ne survivra plus que pour divertir le touriste...

 

LE MAQUILLAGE:

 

 Un bâtonnet de paulownia séché sert à dessiner les sourcils.


Une crème jaune pâle (à base de déjections de rossignol) est utilisée comme crème pour le visage, cette décoction est sensée régénérer la peau.


Un morceau de cire est malaxé, puis appliqué sur le visage, le cou et la poitrine.


Des bâtonnets de pigments sont employés pour appliquer du rouge sur les joues.


Le rouge pour les lèvres : à cette époque, la mode était de maquiller seulement la lèvre inférieure qui ainsi paraissait plus pulpeuse.


La décoration de la nuque est très importante. Au Japon, un cou dénudé est très érotique. Si le mâle occidental fait une fixation sur les jambes des femmes, le Japonais regarde d'abord leur gorge et leur nuque, raison pour laquelle les geishas portent des kimonos décolletés dans le dos. On voit l'arête de leurs premières vertèbres dorsales. Une Japonaise qui découvre sa nuque, c'est un peu comme une parisienne en minijupe. Sur la nuque, on dessine un motif appelé " sansbon-ashi " - trois jambes -. On a l'impression de regarder la peau nue à travers les pointes effilées d'une clôture blanche.

 

LA CEREMONIE DU THE:

A SUIVRE...

Par alana
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Vendredi 13 octobre 5 13 /10 /Oct 16:30

 

 

 

 

 

 

 

Par alana
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Vendredi 13 octobre 5 13 /10 /Oct 15:54

 

 

Casque d'or, de son vrai nom Amélie Hélie, naît le 17 juin 1879 à Orléans. En 1881, ses parents s'installent à Paris dans une chambre misérable du quartier Popincourt. Elevée à l'école de la rue, Amélie est enfermée en maison de correction suite à une fugue où, à l'âge de 13 ans, elle s'était mise en ménage avec un jeune ouvrier serrurier de 15 ans. A sa sortie, sa rencontre avec Hélène, une fille de la Courtille, l'amène à fréquenter des personnes de mauvaise réputation comme Bouchon, considéré comme la plus grande "canaille" du quartier de Charonne. Elle l'entretient en se prostituant, mais le quitte rapidement à cause de son comportement violent.

 

C'est en 1898 qu'elle rencontre Manda de la Courtille qui a 22 ans. C'est à ce moment que débute la légende de Casque d'or. Manda, de son vrai nom Joseph Pleigneur, acquiert une réputation dans le milieu des petits voyoux en battant une terreur de la Courtille, Paulo, dans un combat sur les fortifications lieu d'affrontements privilégiés des bandes rivales du 20e. Il prend alors la tête de la "bande des Orteaux" qui vit de petits délits et de proxénétisme. La vie d'Amélie est alors partagée entre la semaine où elle se prostitue boulevard de Belleville et boulevard de Charonne, et le dimanche où elle danse dans les guinguettes. La jalousie, les amants, les bagarres, les fugues constituent le quotidien de ses relations avec Manda.

Le 20 décembre 1901, Amélie rencontre Leca, 27 ans, chef de la "bande des Popinc'". Séduite, elle s'installe avec lui dans un hôtel de la rue Godefroy-Cavaignac. Manda l'apprend et, dès le lendemain, il attaque avec un compagnon, Leca et Amélie qui remontaient la rue Popincourt vers le boulevard Voltaire. Ils sont arrêtés. Mais cela n'empêche pas Manda, une fois libéré quelques jours plus tard, de tirer au révolver contre l'hôtel d'Amélie et de Leca.

Cette simple querelle d'amoureux se transforme alors en guerre entre les deux bandes rivales: celle de Manda et celle de Leca. Elle est déclenchée le 5 janvier 1902 quand la première bataille oppose les deux bandes sur les fortifications où coups de poignards, de haches et de pistolets sont échangés. Grièvement blessé, Leca est hospitalisé à l'hôpital Tenon où il sort dès le lendemain. Accompagné d'Amélie, Leca est de nouveau attaqué par la bande de Manda.

Blessé, perdant son sang en abondance,

il retourne à l'hôpital. Les journaux populaires s'emparent du fait divers en utilisant tous les ressorts dramatiques: exagération, théâtralisation : ainsi, Le Petit journal compare les deux bandes à des "apaches du Far West" se battant pour une blonde coiffée "à la chien". Manda, qui s'était réfugié à Londres, retourne en France où il est arrêté ainsi que ses compagnons pris en flagrant délit.

Si les journaux se complaisent d'un fait divers transformé en feuilleton qui passionne les lecteurs, Amélie aussi prend conscience de ce que peut lui apporter cette soudaine renommée : toutes les occasions sont bonnes pour créer l'événement.

Par exemple, au sortir d'un interrogatoire de routine par la police, elle annonce que le célèbre peintre Albert Dupré termine son portrait qui figurera au salon des Artistes français. Les journaux titrent aussitôt "Casque d'or au salon".

En mars, même si le préfet de police interdit la pièce de théâtre inédite où Amélie devait interpréter son propre rôle aux Bouffes du Nord, les journaux comme Le Matin dénoncent la soudaine gloire d'Amélie qui contraste avec le désespoir de Leca qui a versé son sang et risqué pour sa vie pour conquérir Casque d'or. Mais, sorti de l'hôpital, Leca retrouve Amélie et réalise lui aussi qu'elle peut lui rapporter de l'argent ce qui le rend moins jaloux devant les nombreux admirateurs qui paient pour la voir.

Mais le différent entre les deux bandes demeure, si bien que le 7 mars une soixantaine de personnes s'affrontent jusqu'à l'arrivée de la police. Cette bataille dite de "la rue Desnoyers" fait la une des journaux et vole pour un jour la vedette à Casque d'or. Celle-ci n'a pas de soucis à se faire : immortalisée par une photographie fameuse qui a fait le tour du monde, elle chante aussi dans plusieurs cabarets dont "le Bruyant" et devient même l'héroïne d'une chanson "la môme Casque d'or".

Les 30 et 31 mai sont la consécration pour Casque d'or venue témoigner au procès de Manda et de ses acolytes et dont l'entrée triomphale en panier à salade marque les esprits. Manda est alors condamné aux travaux forcés à perpétuité. Et Leca ? Lui aussi est arrêté quelques mois plus tard en Belgique en octobre 1902 et est condamné à huit ans de travaux forcés. Les deux hommes se retrouvent par hasard dans le même bateau qui part au bagne en Guyane.

Au bout de quinze ans, Manda bénéficie d'une remise de peine pour bonne conduite et se retire à Saint Laurent du Maroni, le pénitencier réservé aux relégués, de même que Leca après avoir purgé ses huit années de travaux forcés. Celui-ci mène une vie de misère en Guyane et meurt aveugle en 1935. L'héroïne de l'histoire tente de maintenir le plus longtemps possible une gloire qui décline. Elle essaie de monter un numéro de dompteuse pour le cirque "la Ménagerie mondaine". Puis elle vend ses mémoires au journal Fin de siècle qui les publie à partir de juin 1902. Reprises en grande partie dans le livre Casque d'or et les apaches de Pierre Drachline et Claude Petit-Castelli, ses mémoires sont dédiées "aux chers petits voyoux de [son] coeur". Ensuite on n'a plus aucune donnée biographique jusqu'au 27 janvier 1927 où elle épouse à la mairie du 11e un marchand bonnetier avec qui elle a eu quatre enfants. Elle meurt le 16 avril 1933.

Si les gens de l'époque connaissent bien Casque d'or grâce à la lecture des journaux populaires comme Le Matin et Le Journal, les cinéphiles ont en tête le film de Jacques Becker réalisé en 1952 : "Casque d'or" où les personnages de chair et de sang accèdent à la dimension de véritables héros d'une histoire d'amour hors du commun : une femme libre (Simone Signoret), prostituée, choisit l'homme qu'elle aime, un ouvrier menuisier : Leca, rival de Manda (Serge Reggiani). Becker a choisit une charmante petite maison faubourienne pour en faire le domicile de Leca, ce qui a permis à cette maison, typique du Belleville de la fin du XIXème siècle, de résister aux différents remodelages du quartier. En 1992 cette demeure située 44, rue des Cascades a été sauvée des bulldozers grâce à un processus de muséification qui l'a faite entrer dans le patrimoine "pittoresque".

L' "affaire Casque d'or" a donc marqué non seulement le 20e arrondissement mais aussi le tout Paris à la fois fasciné par cette histoire hors du commun et conforté dans ses préjugés contre le milieu populaire.

Le promeneur curieux peut encore aujourd'hui s'amuser à marcher sur les traces laissées par tous les protagonistes, il ne manquera pas de découvrir par la même occasion d'autres lieux insolites du 20e arrondissement.

 

Par alana
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Vendredi 13 octobre 5 13 /10 /Oct 14:42

                                                      

La taille d'un corset correspond au tour de taille quand le corset est fermé. Les tailles se mesurent de 5 centimètres en 5 centimètres, 51 cm, 56 cm, 61 cm jusqu'à 102 cm pour certains modèles. Prenez vos mesures sur la partie la plus étroite de votre taille. Ensuite, vous allez soustraire au minimum 10 centimètres à cette mesure pour déterminer la taille de votre corset. Ainsi, si votre tour de taille est de 71 cm, la taille de votre corset sera 61 cm. Si votre tour de taille est de 74 cm, la taille de votre corset sera toujours 61 cm. Si votre tour de taille est de 76 cm, alors la taille de votre corset sera 66 cm. Le corset doit être plus étroit que la taille de la personne porteuse afin de pouvoir se resserrer en affinant la taille et afin de pouvoir laisser la peau du dos voluptueusement apparente sous les lacets du corset. Si vous désirez avoir une taille très fine en portant le corset très serré, alors retirez 15 centimètres à votre tour de taille pour déterminer la taille de votre corset.

                                                      

Il est pratique d'avoir une personne qui vous assiste pour mettre votre corset, mais il est également possible de le faire soi-même sans aide. Les corsets sont livrés déjà lacés avec deux longues boucles à la taille. Si vous n'avez jamais porté de corsets, le laçage des corsets est le seul et unique laçage qui convienne aux corsets. Dans tous les cas, ne le modifiez pas en pensant qu'ils "se sont trompés" ou que "vous ferez mieux". Un corset ne doit surtout pas être lacé comme une chaussure, vous créeriez un laçage en "V" dans le dos au lieu d'un laçage en "I". Si vous ne connaissez pas le laçage des corsets, observez bien celui de votre corset afin de pouvoir le reproduire si vous aviez à le refaire. Si vous êtes seule, vous allez d'abord détendre les lacets à l'arrière puis refermez l'avant du corset à l'aide des petites attaches. Commencez par les attaches du haut et les autres suivront aisément. Mettez vos mains dans le dos et tirez doucement sur les boucles. Resserrez progressivement le laçage en partant du haut vers le milieu, puis en partant du bas vers le milieu. Recommencez l'opération au besoin plusieurs fois jusqu'à ce que vous soyez contente du résultat. Normalement, vous devriez découvrir une sensation très agréable d'être "étreinte". Ne serrez pas trop, vous devez rester à l'aise dans votre corset. Pour terminer, nouez les deux boucles comme un lacet de chaussures au dos. Comme les boucles sont généralement très longues, renouez-les à nouveau comme un lacet de chaussures. Vous aurez alors quatre délicieuses petites boucles dans le dos. Pour retirer votre corset, tirez doucement sur n'importe quelle boucle, détendez le laçage à l'arrière de votre dos, retirez les attaches à l'avant du corset. Notre conseil : si vous désirez porter des bas ou des cuissardes, enfilez-les avant votre corset car, une fois le corset resserré, il est beaucoup plus difficile de se pencher et de se courber. Une ultime recommandation, ne cherchez pas à trop serrer votre corset la première fois, vous risquez de l'endommager et son port ne sera pas confortable. Au bout d'un certain temps, le corset va mouler le corps car la matière s'adapte progressivement à vos formes, à ce moment vous pourrez serrer un peu plus votre corset.

 

Par alana
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